Mickey

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- Il était un personnage #11 : Mufasa

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- Il était une héroïne #7 : Raiponce

- Hors-série #5 : Spirit, l'étalon des plaines

NB : Le référencement des illustrations est en cours... mais ça risque de prendre un peu de temps !

vendredi 16 octobre 2015

Il était une héroïne #4 : Ariel


Après avoir mentionné les cas de Blanche Neige, Belle et Cendrillon, j'en viens à celui d'Ariel car la petite sirène en a pris pour son grade de la part des pseudo-féministes déjà mentionnés (cf. "Pseudo-féminisme envers et contre Disney"). Voilà donc une petite mise au point, nécessaire selon moi !

"Je donnerai tout ce que j'ai pour partir d'ici..." 
L'accusation la plus injuste à l'égard d'Ariel est sans doute celle selon laquelle la petite sirène véhicule l'idée qu'il est tout à fait acceptable, voire normal, de changer son apparence physique de façon conséquente dans l'unique but de convenir à un homme -ici, le fait de remplacer une queue de poisson par des jambes. Or, il y a méprise. Ariel ne souhaite pas changer d'apparence, elle veut changer de vie. Et si l'on prête un peu attention à l'histoire, ou tout bêtement si on regarde le dessin animé dans le bon sens en commençant par le début, on observera ceci : Ariel éprouve un vif intérêt pour ce qui se passe à la surface de l'eau. Sans blague ? Bah, oui faudrait pas l'oublier ! Au début, elle explore une épave pour récupérer des objets humains -s'exposant au danger en la forme d'un requin. Et ce malgré l'interdiction de son père le Roi Triton qui interdit à tous les habitants de son royaume de côtoyer la surface parce qu'il craint pour leur sécurité s'ils devaient rencontrer l'un de ces "barbares" qui mange du poisson ! Surtout, Ariel exprime très clairement son désir de chambouler complètement sa vie dans la chanson "Partir là-bas". Les chansons sont rarement anodines, elles ne sont pas là que pour faire joli et passer le temps ! Et si l'on prête attention aux paroles, on entendra ceci : "comme j'aimerais si je pouvais partir là-bas, je donnerais tout ce que j'ai pour partir d'ici", puis après "Femmes sirènes ? Femmes humaines ? J'ai fait mon choix !" on passe du conditionnel au futur avec "Un jour viendra, je partirai, je partirai sans aucun regret. Vivre sur Terre, loin de la mer, partir là-bas". Et à ce moment de l'histoire, il n'est absolument pas question d'Eric puisque nous n'avons même pas connaissance de son existence, non, cela ne concerne qu'Ariel et Ariel seule. Elle veut des jambes pour "sauter et danser", pour "parcourir le monde" et absolument pas pour aguicher le prince du coin.

Une voix en or
Deuxième très grosse erreur : celle qui concerne sa voix. On accuse le personnage, le dessin animé, de cautionner l'idée qu'une femme n'a pas à parler pour intéresser -que de toute façon elle n'a pas sont mot à dire. Et ça, ça me fait hurler -de rire, de rage, je ne sais plus bien- des fois j'en viens à me demander si on a vu le même dessin animé... Au contraire, pour moi, c'est bien là tout le symbole du prix choisi par Ursula : si elle exige la voix d'Ariel, c'est parce qu'elle sait qu'elle est essentielle. Son plan machiavélique est de destituer le Roi Triton et elle voit dans Ariel son laisser-passer. Ainsi, si Ariel et Eric ne s'embrassent pas avant le troisième jour -ce qui lui permettrait de rester humaine- elle appartiendrait à Ursula, qui pourrait alors faire chanter le Roi Triton. Or, Eric est à la recherche de celle qui chantait à son réveil sur la plage -symboliquement donc, la voix d'Ariel est primordiale. Et si Ariel ne peut pas l'utiliser, il y a d'autres moyens de communiquer. Mais bien sûr si elle avait simplement tout expliquer à Eric sur le papier, par exemple, l'histoire aurait été plus courte... et pas sûr qu'un prince bien humain croit en l'existence de sirènes et autre sorcière des mers... Ursula, elle, s'en sert pour ensorceler Eric et lui faire croire qu'il a trouvé celle qu'il cherchait. Quand Ariel apprend la supercherie d'Ursula, elle tente par tous les moyens d'empêcher Eric de l'épouser -après qu'elle ait pris la forme de Vanessa. Et c'est quand le coquillage contenant la voix d'Ariel se brise et qu'elle la récupère, que le sort est brisé lui aussi.
Un homme à la mer !
Alors, oui, certes il y a bien un prince dans l'histoire mais comme je l'ai déjà dit, ce n'est pas pour lui qu'Ariel veut tout quitter puisqu'elle fait part de cette décision en chantant avant de rencontrer Eric, et plus qu'Eric lui-même, c'est par rébellion envers l'interdiction de son père qui détruit tous ses trésors qu'Ariel passe finalement à l'acte en allant voir Ursula -le cliché de l'adolescente qui fugue en fait ! Ariel tombe sous le charme d'Eric en l'apercevant sur le bateau, puis leurs destins s'entrelacent quand le bateau coule et qu'Ariel sauve Eric qui a perdu connaissance en le ramenant jusqu'à la plage. Eric se réveille en entendant Ariel chanter et n'aura de cesse que de retrouver celle qui lui a sauvé la vie. Sans savoir que c'est elle, il la recueille quand il la trouve muette sur la plage mais rien ne se passe comme prévu et c'est au tour d'Eric de devenir muet lorsqu'il perd son libre arbitre, ensorcelé par Ursula. En s'interposant, Ariel le sauve encore une fois, alors il serait temps qu'il lui rende la pareille : nous débarrasser d'Ursula est donc la moindre des choses ! Et, jamais deux sans trois, il faudra le ramener une fois de plus jusqu'au rivage !

Le saviez-vous ?
La chanson "Partir là-bas" a failli ne pas apparaître dans le film. Après une première projection test, Jeffrey Katzenberg a voulu  qu'elle soit coupée au montage, pensant que la scène était trop longue, et qu'elle serait ennuyeuse en plus d'être peut-être inaccessible pour de jeunes enfants. Heureusement, l'animateur Glen Keane (futur papa de la Bête) et d'autres membres de l'équipe plaident pour garder la chanson et obtiennent gain de cause après une nouvelle projection ! Apparemment Katzenberg n'avait pas réalisé le potentiel, ni l'importance de cette chanson pour le personnage...

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