Mickey

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Prochainement

- Monstres & Cie (2002)

- Il était une héroïne #6 : Tiana

- Robin des Bois (1973)

- Il était un personnage #11 : Mufasa

- 1001pattes (1998)

- Il était une héroïne #7 : Raiponce

- Hors-série #5 : Spirit, l'étalon des plaines

NB : Le référencement des illustrations est en cours... mais ça risque de prendre un peu de temps !

mercredi 23 décembre 2015

Court-métrage #1 : L'Atelier du Père Noël

Ce petit film de 1932 dure un peu plus de cinq minutes et reprend la légende du Père Noël vivant au Pôle Nord et préparant avec ses elfes les jouets à distribuer aux enfants sages avant le 25 décembre. Chacun est à son poste : le Père Noël lit les lettres contenant les souhaits des enfants tandis qu'un elfe vérifie dans le registre s'il s'agit d'un enfant sage ou non. Puis nous entrons dans l'atelier à proprement parlé. C'est un véritable travail à la chaîne à l'intérieur. Chacun son rôle. Personnellement j'adore la peinture à damier !
Et puis tout le monde rentre dans la hotte, il ne reste plus qu'à charger cette dernière sur le traîneau et le Père Noël et ses rennes s'envolent pour distribuer les cadeaux aux enfants du monde entier ! Joyeux Noël !
 

samedi 19 décembre 2015

Il était une héroïne #5 : Aurore

Après Ariel et Belle, plus récentes (1989 et 1991 respectivement), j'en reviens à une princesse de l'ère classique comme Blanche Neige (1937) et Cendrillon (1950), avec Aurore de La Belle au Bois Dormant (1959). Si on ne la voit pas faire le ménage, Aurore "prend cher" de la part des critiques pseudo-féministes (cf. "Pseudo-féminisme envers et contre Disney"). Ils ont exposé leur version des faits, voici la mienne.

Princesse à vendre
La première chose qui semble être reprochée à Aurore est qu'elle est "vendue" à la naissance à un prince... Alors déjà, elle n'est qu'un bébé et c'est donc à ses parents qu'il faudrait reprocher ce mariage arrangé et non à Aurore... Et tant qu'on y est, pour une fois qu'on nous indique la période concernée par l'histoire, il paraît ridicule de le reprocher à Disney. En effet, Philippe mentionne le fait qu'ils sont au XIVème siècle. Or, les mariages de convenance sont alors courants ! De plus, parler de Philippe comme du propriétaire d'Aurore est totalement à côté de la plaque ! Lui aussi n'est qu'un enfant quand cet accord entre les deux royaumes est scellé. Il est donc "victime" de cet arrangement au même titre qu'Aurore. Ainsi, il ne s'agit pas de vendre une femme à un homme, mais de solidifier la position de deux royaumes en les alliant par le mariage des deux héritiers.

Une valse dans les bois
Cependant, on reste dans un conte de fées... vous savez : "il était une fois"... "ils vécurent heureux pour toujours" alors on va faire en sorte que ce mariage arrangé se goupille bien. Ainsi, Aurore et Philippe se rencontrent sans avoir conscience de l'identité de l'autre -et en ce qui concerne Aurore, même de sa propre identité- et paf ! le coup de foudre. Seulement il y a un hic, les trois fées révèlent à Aurore qui elles sont vraiment et elle est : l'héritière du royaume du roi Stéphane et fiancée au prince Philippe -dont elle ne sait pas qu'il s'agit du jeune homme de la forêt. Et pourtant, Aurore ne prend pas la fuite. Elle retourne au palais de ses parents, dignement, prête à remplir le contrat. Elle choisit donc de faire passer la protection de son peuple avant son bonheur personnel -et quand on sait que Maléfique prend toujours son mal en patience sur la Montagne Interdite, on se dit que c'est dans doute la décision la plus sage, et la plus courageuse. Mais finalement, tout est bien qui finit bien puisque Philippe et le jeune homme de la forêt sont une seule et même personne. 

Un baiser d'amour sincère
C'est donc bien l'amour que le dessin animé met en avant et c'est pour ça que comme le veut le vœu de Pimprenelle, le baiser de Philippe réveille Aurore du sortilège de sommeil -et ce n'est pas parce qu'elle lui "appartient", comme semblent le croire certains... Si le fiancé et le jeune homme de la forêt n'étaient pas la même personne, ce serait bien le jeune homme de la forêt qui pourrait la réveiller et non le fiancé !  Et tant que j'y suis, en ce qui concerne les théories de viol... je dois faire un aparté pour mettre les choses au clair. Le dessin animé est adapté du conte de Charles Perrault (1697), c'est ce que dit le générique -même s'il est finalement peut-être plus proche de la version des frères Grimm (1812). Or, on ne peut parler de viol dans aucune de ces versions, pas plus que dans le ballet de Tchaïkovsky : le réveil est toujours dû à un baiser, puis vient un mariage, puis éventuellement des enfants. Non, c'est dans la version un peu plus ancienne de l'Italien Giambattista Basile paru à titre posthume en 1634, "Le Soleil, la Lune et Thalie" qu'il en est question et en fait un conte particulièrement dérangeant puisque l'endormie n'est tirée du sommeil qu'après avoir accouché... répugnant, mais c'est une autre histoire, dont les versions suivantes ont préféré se défaire. 

Le saviez-vous ?
Dans La Belle au Bois Dormant, la parité est inversée : il y a plus de personnages féminins que masculins et la majorité de l'action du film est à leur initiative. Le sortilège de Maléfique, le plan d'action des trois fées -même le sauvetage de Philippe puis d'Aurore leur revient puisqu'elles font tout pour Philippe, il n'a plus qu'à jeter l'épée... easy!

samedi 5 décembre 2015

Alice au Pays des Merveilles (1951)


Il était une fois... un lapin blanc
John Tenniel
L'histoire originale d'Alice fut publiée presque un siècle avant le dessin animé en 1865. Elle est l’œuvre de Lewis Carroll, Charles Lutwidge Dodgson de son vrai nom, mathématicien d'Oxford aui a travaillé -entre autres choses- sur la logique... Le personnage d'Alice tient son nom de la petite Alice Liddell à qui Lewis Carroll racontait des histoires. Celle d'Alice au Pays des Merveilles, c'est l'histoire d'une petite fille qui, à la poursuite d'un lapin blanc vêtu d'un veston et muni d'une montre, tombe dans un terrier jusque dans un monde des plus étranges. Dans ce monde, on rencontre de drôles de situations : une piscine de larmes, des animaux qui parlent, une chenille qui parle et qui fume... Alice boit une potion qui la fait rapetisser puis mange un biscuit qui la fait grandir -tout ça pour pouvoir suivre un le lapin à la montre !
John Tenniel
Sur son chemin, elle rencontrera des personnages plus bizarres les uns que les autres, à commencer par le Cheshire Cat. Il disparaît, réapparaît à volonté et, surtout il sourit. Il est celui qui prévient Alice : "Nous sommes tous fous ici". C'est lui qui l'amène chez le Chapelier Fou et le Lièvre de Mars pour le thé ! Et puis ce sera la Reine de Cœur, qui insiste pour couper la tête de tous ceux qui ont le malheur de lui déplaire...
John Tenniel
Alice va donc finir devant un tribunal, encerclée par la Reine de Cœur et sa garde mais quand Alice les accuse de n'être qu'un paquet de cartes, le rêve s'évanouit et elle se réveille aux côtés de sa sœur qui lui rappelle qu'elles sont en retard pour le thé !
Alice fera un autre étrange voyage en passant de l'autre côté du miroir. Là elle rencontrera d'autres créatures étranges comme les jumeaux Tweedledum et Tweedledee, les reines blanche et rouge -chacune d'un côté d'un grand échiquier- et des fleurs qui parlent... Le dessin animé s'inspirera de ces deux histoires.

Made in Disney
Nous retrouverons Alice dans un parc avec son chat, Dinah, qui s'ennuie alors que sa sœur lui récite ses leçons. C'est alors qu'elle aperçoit un lapin blanc qui détale en s'écriant : "Je suis en retard, en retard, en retard !" Alors elle s'élance à sa poursuite jusque dans un terrier et là elle tombe, impuissante, ne pouvant rien hormis dire au revoir à Dinah qui l'avait suivie jusque là.
La chute d'Alice est longue mais elle ne semble pas effrayée -sa robe ouverte comme un parapluie, elle tombe doucement alors que des objets flottent tout autour d'elle. Et puis c'est l'atterrissage. La porte pour sortir est trop petite mais il y a une potion "Drink me" pour rapetisser -sauf que la clé est restée sur la table... heureusement, il y a aussi un biscuit "Eat me" qui fait grandir. Et alors, coincée entre le sol et le plafond, Alice se met à pleurer et bien vite, elle inonde l'endroit. Juste à temps, elle attrape la fiole de potion pour rapetisser à nouveau, à tel point qu'elle rentre dans la fiole et vogue sur le fleuve de ses larmes.
Puis, Alice retrouve -puis reperd- la trace du lapin. Et, sur le chemin elle tombe sur Tweedledum et Tweedledee qui sont incapables de se mettre d'accord sur la route à prendre, l'un disant toujours l'inverse de l'autre ! Elle finit par trouver la maison du lapin mais lui, toujours en retard, prend de nouveau la poudre d'escampette alors qu'Alice subit encore agrandissement et rapetissement et le perd encore une fois. Sur la route elle poussera la chansonnette avec des fleurs puis rencontrera la chenille bleue, puis le Cheshire Cat qui lui indiquera la route de la maison du Chapelier Fou et du Lièvre de Mars, qui fêtent leur non-anniversaire respectif autour d'un thé...



Alice errera encore un peu à travers un bois peuplé de drôles de créatures :
lunettes sur pattes, canards-trompettes, flamants/vautours-parapluies et autres bizarreries... Et enfin, le jardin de la Reine de Cœur, où il faut peindre les roses blanches en rouge ! Mais quand la souveraine s'aperçoit de la supercherie, elle le prend plutôt mal... et, après un tournoi de golf flamant-hérisson, ce sera l'ordre d'exécution... avant que, finalement,  Alice ne se réveille pour aller prendre le thé... encore !

Le pouvoir des rêves
Lewis Carroll travaillait entre autres sur la logique et il y a de la logique dans sa représentation de l'absurde. Chez Disney, on part sans doute un tantinet plus en vrille -on s'en donne à cœur joie dans le farfelu. Mais, après tout, quand on se balade dans un rêve, tout est permis... Le doute entre rêve et réalité est beaucoup moins présent qu'il ne l'est dans Peter Pan. Dans Alice, on voit le rêve se dissoudre à la fin et Alice revenir à la réalité. On la voit même remonter les différentes étapes de son rêve jusqu'au réveil. Ainsi, et même si le moment où débute le rêve est moins net, difficile de douter. Le Pays des Merveilles semble bien n'exister que dans l'esprit d'Alice.
En un sens, c'est plutôt rassurant. Tous ces personnages plus fous les uns que les autres qui évoluent dans un monde où c'est la norme... on ne sait jamais à quoi s'attendre et on ne peut jamais compter sur personne. D'autant qu'Alice est seule dans son aventure, ce qui est plutôt rare chez Disney. Un autre point qui appuie la théorie du rêve d'ailleurs par rapport au cas de Peter Pan où les trois enfants Darling auraient fait le même rêve... Mais je parle de rêve, et pourtant, pour Alice, face à la Reine de Cœur, ça finit plutôt en cauchemar puisqu'on veut lui couper la tête. Avec un nom pareil, on s'attend à quelqu'un de bon, mais non ! Ah ce qu'elle aura pu me terrifier étant petite -mais elle ne peut battre la première de toutes, qui me terrorise encore aujourd'hui !

samedi 21 novembre 2015

Il était un personnage #9 : Scar

Il était une fois
Le Roi Lion étant inspiré de l'une des plus célèbres pièces de William Shakespeare, Hamlet, Scar y tient le rôle du frère usurpateur : Claudius. Celui-ci assassine son frère le roi Hamlet, persuadé qu'il sera un meilleur souverain que lui. Il épouse la veuve de son frère et prend sa place sur le trône du Danemark, écartant dans le même temps son neveu le prince, lui aussi prénommé Hamlet. Cependant, chez Shakespeare, Claudius croit réellement qu'il sera un meilleur roi que son frère -certes, ça n'excuse en aucun cas le meurtre, mais c'est tout de même une différence à noter par rapport au personnage de Scar chez Disney. Pour assurer ses arrières, Claudius cherche également à assassiner son neveu. Finalement, Hamlet vengera son père, poignardant Claudius et lui faisant ingurgiter le poison même que son oncle lui destinait.
 
Made in Disney
On rencontre Scar dès le début du dessin animé quand son frère Mufasa, le roi en place, vient lui demander des explications sur son absence au baptême de Simba, son neveu et futur roi. Scar n'aura de cesse que de se débarrasser de tous ceux qui se trouvent entre lui et le trône qu'il convoite. Il commence par attirer Simba jusqu'au cimetière des éléphants où les hyènes doivent lui tendre une embuscade. Mais Mufasa arrive à temps pour sauver Simba et Nala. Alors tout est à refaire, et après une chanson de méchant d'anthologie, c'est la bonne : le troupeau de gnous dans les gorges... Mufasa encore une fois sauve Simba mais en s'extirpant des gorges il est mis à mort par Scar qui le précipite dans le ravin. Après ça, il fait croire au petit Simba qu'il est responsable de la mort de son père et lui conseille l'exil tandis que lui prend la place de Mufasa sur le Rocher des Lions.
Sa trahison ne sera révélée qu'au retour de Simba que Nala a convaincu de venir reprendre sa place -sans parler de l'apparition de Mufasa plutôt convaincante : "N'oublie pas qui tu es" ! Alors, pensant d'abord voir le fantôme de son frère, Scar se trouve face à l'héritier légitime et tente le tout pour le tout en accusant directement Simba de la mort de Mufasa. Mais alors qu'il croit Simba perdu, s'apprêtant à le mettre à mort comme il l'avait fait avec Mufasa, il ne résiste pas à la tentation de lui révéler la vérité -et c'est là sa dernière erreur. Simba reprend le dessus, Scar est obligé d'avouer et sera mis à mort par ses hyènes lorsqu'il tente de leur faire porter le chapeau.

"Je serai le roi !"
Chez Disney, on est dans un manichéisme affiché. Ce n'est pas parce qu'il pense que son règne serait plus bénéfique que celui de son frère que Scar se débarrasse de Mufasa mais par intérêt personnel. D'ailleurs, Mufasa est clairement présenté comme un roi bon et noble : un véritable modèle qui enseigne à son fils comment respecter l'équilibre de la vie dans la savane, qui s'inscrit dans un cycle, une continuité entre les rois du passé et ceux qui lui succèderont. Quant à Scar tout est fait pour le présenter comme un personnage particulièrement sinistre et ce avant même qu'on ait connaissance de ses plans meurtriers. Lors de sa première apparition, il est en train de jouer avec une souris qu'il compte avaler et qui ne devra son salut qu'à l'arrivée de Zazu. Je ne parle même pas des lieux funestes qu'il fréquente comme le cimetière des éléphants : repère de ses acolytes, les hyènes. C'est d'ailleurs là qu'il s'illustre dans le mémorable numéro de chant de "Soyez prêtes" dont le défilé des hyènes rappelle de façon assez aiguisée les régimes totalitaires, tel celui de l'Allemagne nazie.
En plus d'être sournois -et un meurtrier- Scar ne s'attire pas les faveurs du public parce qu'il est un mauvais roi. Il ne respecte pas le rôle qu'il a voulu endosser et il ne respecte pas non plus les siens. Nous le voyons d'ailleurs frapper Sarabi, la mère de Simba et chef des chasseuses, la faisant chuter. Pour rendre les choses plus visibles, sous son règne, la savane dépérit, les troupeaux quittent les lieux et les lions n'ont donc à leur tour plus de nourriture. La tendance ne s'inversera qu'au retour de Simba.
  
Le saviez-vous ?
C'est l'acteur Jeremy Irons qui prête sa voix à Scar et face à lui, dans le rôle de Mufasa, on trouve James Earl Jones, la voix de Dark Vador ! La plupart des noms des personnages du film ont un nom ayant une signification en swahili. Ainsi, Simba veut dire "lion", Sarabi signifie "mirage" mais Scar est le seul à avoir un nom anglais. Celui-ci veut dire "cicatrice" en référence à celle qui lui barre un œil. Mais la série de romans qui paraît après le film nous apprend qu'évidemment ce n'est pas le véritable de Scar. Ses parents lui avaient donné le nom de Taka, qui signifierait selon les sources "saleté" ou "envie", des noms assez évocateurs pour le personnage...