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- Il était une héroïne #7 : Raiponce

- Hors-série #5 : Spirit, l'étalon des plaines

NB : Le référencement des illustrations est en cours... mais ça risque de prendre un peu de temps !
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samedi 19 décembre 2015

Il était une héroïne #5 : Aurore

Après Ariel et Belle, plus récentes (1989 et 1991 respectivement), j'en reviens à une princesse de l'ère classique comme Blanche Neige (1937) et Cendrillon (1950), avec Aurore de La Belle au Bois Dormant (1959). Si on ne la voit pas faire le ménage, Aurore "prend cher" de la part des critiques pseudo-féministes (cf. "Pseudo-féminisme envers et contre Disney"). Ils ont exposé leur version des faits, voici la mienne.

Princesse à vendre
La première chose qui semble être reprochée à Aurore est qu'elle est "vendue" à la naissance à un prince... Alors déjà, elle n'est qu'un bébé et c'est donc à ses parents qu'il faudrait reprocher ce mariage arrangé et non à Aurore... Et tant qu'on y est, pour une fois qu'on nous indique la période concernée par l'histoire, il paraît ridicule de le reprocher à Disney. En effet, Philippe mentionne le fait qu'ils sont au XIVème siècle. Or, les mariages de convenance sont alors courants ! De plus, parler de Philippe comme du propriétaire d'Aurore est totalement à côté de la plaque ! Lui aussi n'est qu'un enfant quand cet accord entre les deux royaumes est scellé. Il est donc "victime" de cet arrangement au même titre qu'Aurore. Ainsi, il ne s'agit pas de vendre une femme à un homme, mais de solidifier la position de deux royaumes en les alliant par le mariage des deux héritiers.

Une valse dans les bois
Cependant, on reste dans un conte de fées... vous savez : "il était une fois"... "ils vécurent heureux pour toujours" alors on va faire en sorte que ce mariage arrangé se goupille bien. Ainsi, Aurore et Philippe se rencontrent sans avoir conscience de l'identité de l'autre -et en ce qui concerne Aurore, même de sa propre identité- et paf ! le coup de foudre. Seulement il y a un hic, les trois fées révèlent à Aurore qui elles sont vraiment et elle est : l'héritière du royaume du roi Stéphane et fiancée au prince Philippe -dont elle ne sait pas qu'il s'agit du jeune homme de la forêt. Et pourtant, Aurore ne prend pas la fuite. Elle retourne au palais de ses parents, dignement, prête à remplir le contrat. Elle choisit donc de faire passer la protection de son peuple avant son bonheur personnel -et quand on sait que Maléfique prend toujours son mal en patience sur la Montagne Interdite, on se dit que c'est dans doute la décision la plus sage, et la plus courageuse. Mais finalement, tout est bien qui finit bien puisque Philippe et le jeune homme de la forêt sont une seule et même personne. 

Un baiser d'amour sincère
C'est donc bien l'amour que le dessin animé met en avant et c'est pour ça que comme le veut le vœu de Pimprenelle, le baiser de Philippe réveille Aurore du sortilège de sommeil -et ce n'est pas parce qu'elle lui "appartient", comme semblent le croire certains... Si le fiancé et le jeune homme de la forêt n'étaient pas la même personne, ce serait bien le jeune homme de la forêt qui pourrait la réveiller et non le fiancé !  Et tant que j'y suis, en ce qui concerne les théories de viol... je dois faire un aparté pour mettre les choses au clair. Le dessin animé est adapté du conte de Charles Perrault (1697), c'est ce que dit le générique -même s'il est finalement peut-être plus proche de la version des frères Grimm (1812). Or, on ne peut parler de viol dans aucune de ces versions, pas plus que dans le ballet de Tchaïkovsky : le réveil est toujours dû à un baiser, puis vient un mariage, puis éventuellement des enfants. Non, c'est dans la version un peu plus ancienne de l'Italien Giambattista Basile paru à titre posthume en 1634, "Le Soleil, la Lune et Thalie" qu'il en est question et en fait un conte particulièrement dérangeant puisque l'endormie n'est tirée du sommeil qu'après avoir accouché... répugnant, mais c'est une autre histoire, dont les versions suivantes ont préféré se défaire. 

Le saviez-vous ?
Dans La Belle au Bois Dormant, la parité est inversée : il y a plus de personnages féminins que masculins et la majorité de l'action du film est à leur initiative. Le sortilège de Maléfique, le plan d'action des trois fées -même le sauvetage de Philippe puis d'Aurore leur revient puisqu'elles font tout pour Philippe, il n'a plus qu'à jeter l'épée... easy!

vendredi 31 juillet 2015

Il était une héroïne #3 : Cendrillon

Comme Blanche Neige et Belle, Cendrillon aussi mérite d'être défendue contre les attaques de pseudo-féministes (cf. "Pseudo-féminisme envers et contre Disney") qui critiquent sans tenir compte ne serait-ce que du contexte historique ou scénaristique. Plus particulièrement, elle souffre du même problème que son aînée : elle fait le ménage ! Oh malheur, que c'est grave !

"Faut faire le feu et la cuisine, la vaisselle, le ménage... le repassage, le lavage, c'est vraiment de l'esclavage !"
De l'esclavage ! Si sa marâtre veut faire croire à Cendrillon que c'est là sa place, ce n'est pas ce que fait le dessin animé puisqu'il nous incite à compatir avec notre héroïne exploitée par de mauvaises personnes -des harpies- comme dénoncent les souris ! Les tâches ménagères ne sont pas utilisées pour illustrer le domaine d'épanouissement d'une femme, au contraire ! La marâtre et ses deux horribles filles utilisent d'ailleurs ces corvées pour empêcher Cendrillon d'aller au bal -ce qui les oppose clairement au moindre amusement ! Cendrillon ne fait pas le ménage parce qu'elle s'épanouit dans cette activité ou que c'est tout ce qui l'intéresse dans la vie mais parce que c'est ce que sa tutrice exige d'elle en échange du toit au-dessus de sa tête. Sa situation n'est certes pas idéale, mais Cendrillon fait avec ce qu'elle a car on lui a inculqué depuis l'enfance qu'elle ne pouvait aspirer à mieux. Il ne lui reste que ses rêves...

"A dream is a wish your heart makes..."
Ainsi, Cendrillon s'interdit d'espérer trop. Mais rêver... rêver est inoffensif alors rien ne l'interdit. Et tout ce dont rêve Cendrillon, c'est d'une soirée de liberté où, pour une fois, elle aussi pourra aller danser et s'amuser. La marâtre le sait et elle en joue pour lui en faire faire encore davantage avant de détruire ses espoirs -la sadique ! A l'inverse, la figure maternelle positive du dessin animé, la Fée Marraine, va aider Cendrillon à exaucer son vœu. Cendrillon rêve de choses simples, mais avant tout, elle rêve d'amour  --quelque chose qui ne lui a jamais été offert depuis la mort de son père. Elle n'est pas vénale comme sa marâtre et ses deux filles et elle passe le soir du bal avec un charmant jeune homme dont elle ignore qu'il est le prince. C'est le coup de foudre, au premier regard, mais Cendrillon doit quitter le bal car minuit sonne et elle retourne à sa vie de servante n'apprenant que le lendemain qu'il s'agissait du prince et qu'il la recherche. Il la choisit elle, la seule femme désintéressée présente au bal. Leur rêve commun est représenté par la pantoufle qu'ils conservent chacun de leur côté et qui va permettre à Cendrillon d'être désignée comme sa fiancée.

S.O.S. Cendrillon
Comme son aînée Blanche Neige, Cendrillon est de corvée de ménage, et comme elle -et les autres héroïnes Disney, ça fait partie du CV- Cendrillon est une amie des bêtes. Elle sauve les souris du piège et les habille, tout comme les oiseaux ! Ainsi, sa bonté de cœur lui vaut des amis fidèles. Des amis qui réalisent pour elle une robe de bal parce que ses corvées ne lui permettent pas de la faire elle-même. Des amis qui se mettent en danger pour la libérer de sa prison afin qu'elle puisse essayer la pantoufle de verre -celle qu'elle a gardée- et prouver qu'elle est bien celle que le prince recherche.

Le saviez-vous ?
Si bien des pseudo-féministes se sont arraché les cheveux à la vue de Cendrillon récurant les sols, d'autres ne se sont pas arrêté à cette seule activité et ont étoffé le personnage. Dans A tout jamais, la Cendrillon de Drew Barrymore est une Cendrillon tout ce qu'il y a de plus classique au sens où elle est réduite à l'état de servante dans la maison de son père mais c'est bien elle qui se tire d'affaire. Troquée par sa marâtre contre des biens meubles à un riche pervers elle obtiendra sa liberté par ses propres moyens, si bien que lorsque le prince arrive en disant qu'il venait pour la sauver on se dit : "Merci... mais c'était pas la peine !"

dimanche 9 novembre 2014

Il était un personnage #5 : Maléfique


Il était une fois
Dans les deux versions du conte, celle de Perrault (1697) et celle des frères Grimm (1812), la fée responsable du mauvais sort pesant sur la petite princesse n'intervient qu'au début du conte. Chez Perrault elle est une fée, qui s'invite d'elle-même au baptême de la princesse aux côtés des sept fées conviées par le roi et la reine. Chez les Grimm, elle est la treizième fée, nombre de mauvais augure, que l'on a volontairement omis de convier à la cérémonie par manque de couverts en or.
Jamais la fée n'est identifiée par un nom, ou un titre quelconque - elle est la mauvaise fée, celle qui maudit la princesse. Dans le ballet de La Belle au Bois Dormant, la fée est nommée Carabosse, célèbre personnage de mauvaise marraine, vieille, laide et bossue qui devient associée au conte "La Belle au Bois Dormant". Et comme chez les Grimm elle maudit la princesse pour se venger de ne pas avoir été invitée.
 
Made in Disney
Chez Disney, la mauvaise fée devient Maléfique et est l’ambassadrice des forces du Mal, ce qui introduit le thème de la lutte entre bien et mal et est bien représentée par son domaine de la Montagne Interdite, lugubre, nue de toute végétation, habitée de pierres et de monstres grotesques.
Son rôle s'étend sur toute la durée du dessin animé. En effet, après qu'elle ait maudit Aurore, on assiste à sa quête pour retrouver l'enfant qui a été cachée par les fées. Puis, surtout, c'est elle qui finit le travail qu'elle a commencé en amenant Aurore, hypnotisée, jusqu'au fuseau. Et, enfin, elle garde Philippe captif, allant jusqu'à se transformer en dragon pour l'empêcher d'atteindre sa princesse en une scène mythique.

Sorcière 'Hot' Couture
Malgré la reprise de certains morceaux de Tchaikovsky, Disney opte pour une stratégie différente. En effet, la princesse endormie condamnée à son sommeil de mort par une vieille et méchante bonne femme, ça rappelle un peu trop Blanche Neige et les Sept Nains, sorti vingt-deux ans plus tôt. Alors, Carabosse devient Maléfique. Et, sous les traits de crayons de Marc Davis, elle est tout sauf laide et bossue ! Certes, avec ses cornes et son teint verdâtre, on ne peut la dire belle... mais on doit lui reconnaître une certaine élégance dans le look, toute en longueur, ses gestes, sa façon de se mouvoir - elle attire le regard, vole la vedette aux autres personnages, elle fascine.

D'autant plus que le scénario nous invite dans son intimité. Nous voyons chez elle doute et fragilité sur la Montagne Interdite alors qu'elle ne semble pourtant avoir de compte à rendre à personne.
Mais rien ne la fera fléchir. Maléfique est évidemment l'antithèse du personnage de le Fée Marraine comme on peut la rencontrer dans Cendrillon. Une fée maléfique, une mauvaise fée, oui mais pas seulement. Comme elle est la version maléfique de la Marraine, elle peut aussi être vue, comme la marâtre de Cendrillon, comme l'autre mère qui au lieu de vouloir le bien de l'enfant, souhaite son malheur. De plus, les traits de Maléfique, s'ils sont plus durs, sont assez proches de ceux de la mère d'Aurore, et d'Aurore elle-même d'ailleurs. Elle est le double maléfique, le côté obscur...


Le saviez-vous ?
A l'origine, le look de Maléfique était un peu différent puisque ses vêtements étaient ornés de rouge. Mais, pour coller davantage avec les fonds en majorité dans les tonalités de verts de Evyind Earle, on a changé le rouge pour le violet. Ce fut également le cas pour Ursula de La Petite Sirène. Le dessin animé dans son ensemble marque un tournant dans l'animation des studios dont les animateurs ont dû adapter leur style aux lignes géométriques de Earle.
Maléfique est devenue un personnage si emblématique que son histoire a été étoffée dans le film, Maléfique, sorti cette année avec Angelina Jolie dans le rôle titre.
 

vendredi 25 juillet 2014

Il était un personnage #3 : la Fée Marraine

Il était une fois
C'est dans la version de Charles Perrault que l'on trouve le personnage de la Fée Marraine transformant citrouille en carrosse et animaux en équipage. Les Grimm donnent de cette aide magique une toute autre version. Chez eux c'est en réalité la défunte mère de Cendrillon qui l'aide sous la forme d'un petit noisetier planté sur sa tombe.

Made in Disney
Disney a opté pour la version de Perrault et nous présente une fée qui apparait à Cendrillon pour l'aider. Elle lui offre une robe de bal et un équipage pour se rendre au bal et lui donne jusqu'à minuit.
C'est un personnage enjoué, réconfortant - amusant aussi. En effet, elle manque d'envoyer Cendrillon au bal en guenilles - dans un magnifique équipage, certes, mais en guenilles !
Une fois les douze coups de minuit passés, Cendrillon retrouve ses guenilles mais elle conserve sa pantoufle de verre ce qui lui permettre d'être désignée comme fiancée du prince...



Bibidi Bobidi Boo!
Dans les deux contes comme dans le dessin animé, la mère de Cendrillon disparait quand elle est enfant. Chez les Grimm on la retrouve réincarnée en noisetier et chez Perrault et Disney, c'est une fée marraine qui la remplace dans le rôle de la figure maternelle bienfaitrice. Dans chaque cas, elle est opposée à la figure malfaisante de la marâtre, la deuxième épouse du père de Cendrillon. Alors que celle-ci et ses filles détruisent, la fée marraine crée et apporte de l'espoir et de la magie dans la vie de Cendrillon. Elle est une sorte d'ange gardien.


Le saviez-vous ?
Avec le temps, le personnage de la fée marraine a subi quelques détournements... Dans Shrek, puisque l'ogre est le gentil, elle devient la méchante mais surtout dans des adaptations du conte, une se voulant historique, l'autre moderne, elle devient un homme ! Dans A tout jamais, qui situe l'histoire sous François Ier, c'est Leonard De Vinci, artiste et protégé du roi qui endosse le rôle du bienfaiteur pour la Cendrillon incarnée par Drew Barrymore. Et dans Pretty Woman, adaptation moderne du conte de fée, le rôle est donné au directeur de l'hôtel qui dévoile à Julia Roberts les secrets de la bonne tenue à table pour l'aider à survivre au diner d'affaire où elle est invitée !

mercredi 2 mai 2012

La Belle au Bois Dormant (1959)

Il était une fois
Encore une fois, les versions de ce conte les plus connues sont celles de Charles Perrault (1697) et des frères Grimm (1812). Des versions plus anciennes sont retrouvées ici et là mais ne sont pas destinées aux enfants comme peuvent l'être celles de Perrault et des Grimm. En effet, Le soleil, la lune et Thalie de l'italien Basile est d'un registre différent qui n'a pas réellement sa place ici, c'est pourquoi je ne l'évoquerai pas.
Si les versions de Perrault et des Grimm, malgré quelques écarts, sont très proches, on trouve de grandes différences en ce qui concerne la fin de l'histoire puisque la version de Perrault se poursuit après le mariage du prince et de la princesse. De la même façon dans les deux contes, et à la manière de Blanche Neige et de Raiponce, l'histoire commence avant la naissance de la princesse. Ses parents, un roi et une reine, désespère d'avoir un jour un enfant. Mais un jour - chez les Grimm, après la prédiction d'une grenouille - la reine tombe enceinte pour finalement donner naissance à une ravissante petite fille. Telle est la joie des parents qu'ils organisent une grande fête pour le baptême de leur enfant. Ils y convient maintes personnes, dont des fées qui devront faire des dons à leur petite fille. Chez Perrault, elles sont au nombre de sept et une huitième s'invite - celle qui condamne la princesse à se piquer le doigt sur une quenouille. Alors, la septième fée qui s'était cachée pour faire son don après la mauvaise fée atténue le maléfice. La princesse ne mourra pas de sa piqure mais tombera dans un profond sommeil de cent ans au terme duquel elle sera réveillée par la venue d'un fils de roi. On retrouve presque le même schéma chez les Grimm, si ce n'est qu'il y a treize fée dont une qui est volontairement laissée de côté par manque de couverts en or. Mais, de même, cette fée maudit la princesse et son sortilège est adouci par la dernière fée qui doit faire un don. Là encore, la princesse dormira cent ans avant d'être éveillée par un prince.
Pour prévenir un tel drame, le roi fait brûler toutes les quenouilles, tous les fuseaux de son royaume sous peine de mort pour celui qui n'obéirait pas. Mais une malédiction ne peut être empêchée si aisément... Alors qu'elle a quinze ans, la jeune princesse se promène dans le château et monte tout en haut d'une tour où elle trouve une vieille dame en train de filer. Ne connaissant pas cet objet, la princesse s'approche et touche le fuseau, tombant instantanément dans un profond sommeil. Chez Perrault, la bonne fée intervient alors pour endormir le reste du château, hormis le roi et la reine, et fait pousser tout autour un épaisse forêt de ronces pour protéger la princesse endormie. Chez les Grimm, le château s'endort avec la princesse sans nouvelle intervention de la fée. Et, de même, une forêt de ronces entoure alors le château où la princesse et sa cour devront dormir cent ans. Le bruit court qu'une belle princesse endormie se trouve dans ce château et bien des princes tentent d'aller la voir et se retrouvent pris au piège des ronces avant de mourir dans d'atroces souffrances.
Puis, après qu'un siècle se fut écoulé, un prince qui chasse près du château se demande ce que sont ces tours qu'il voit au loin. on lui explique alors qu'une légende fait mention d'une belle princesse endormie dans ce château. Le prince décide alors de s'y rendre et comme il est temps pour la princesse de se réveiller, les ronces s'écartent sur son passage et se referment derrière lui. Le prince trouve bien tout le château endormi et monte jusqu'à la chambre où se trouve la princesse. Il est instantanément épris d'elle et elle se réveille, amoureuse elle aussi après les nombreux rêves qu'elle a fait durant son long sommeil. Dans le conte des Grimm le prince la réveille d'un baiser et ils se marient et vivent heureux à jamais mais pour Charles Perrault, l'histoire ne s'arrête pas là...
Pendant deux ans après leur mariage, le prince va toujours voir sa femme en cachette et il lui donne deux beaux enfants : une fille, l'Aurore, puis un garçon, le Jour. Si le prince choisit de garder sa famille secrète c'est parce que sa propre mère est une ogresse et l'on murmure de telles choses sur elle et son appétit qu'il a peur pour ses enfants. Cependant, après deux ans, son père le roi meurt et, prenant alors sa place, il amène officiellement sa famille dans son palais. Ceci ne surprend pas l'ogresse qui soupçonnait quelque chose à force de le voir découcher plusieurs nuits d'affilées. Mais, un jour que le roi part en guerre contre l'empire voisin, la reine ogresse emmène sa belle-fille et ses petits enfants dans une maison dans la forêt. Là-bas, elle demande un soir à son maître d'hôtel de lui servir la petite Aurore à dîner. N'ayant pas le cœur à la tuer, le maître d'hôtel lui sert à la place un agneau. Quand quelques jours plus tard, elle demande à manger le petit Jour, le maître d'hôtel lui sert un chevreau. Enfin, elle demande à manger sa belle-fille et le maître d'hôtel lui sert alors une biche. L'ogresse invente un scénario à raconter à son fils pour expliquer la disparition de sa femme et de ses enfants quand elle les entend parler. Comprenant qu'on s'est joué d'elle, elle demande à ce qu'on amène dans la cour du château une grande cuve dans laquelle on mettra des serpents avant d'y jeter la reine, ses deux enfants ainsi que ceux qui ont voulu la tromper. Mais, le roi rentre alors de guerre et demande à ce qu'on lui explique ce que tout cela signifie. La reine ogresse se jette alors elle-même dans la cuve et est dévorée par les serpents qu'elle y avait mis.

Made in Disney
On se doute bien que Disney va prendre le parti des Grimm et clore le conte après le mariage mais, ce n'est pas tout ce qui caractérise cette adaptation. Disney fait d'autres choix - par exemple, celui de ne représenter que trois fées, auxquelles sont donnés les noms de Flora, Pâquerette et Pimprenelle pour bénir la princesse de leurs dons et une quatrième, Maléfique, qui jette la malédiction sur la princesse. D'ailleurs, Disney fait aussi le choix de nommer la princesse Aurore alors que dans le conte, c'est sa fille qui porte ce nom. Le même choix avait été fait pour le ballet de Tchaïkovski et celui-ci y est bien présent puisqu'une bonne partie de la musique composée pour le ballet rythme le dessin animé. La Belle au Bois Dormant de Disney diffère des contes dont il est issu plus que Blanche Neige  ou Cendrillon ne le font. En effet, si le prologue montrant les dons des fées et la malédiction de Maléfique est assez proche des contes, il diffère tout de même par le fait que le prince est introduit dès le début de l'histoire. En effet, on nous présente le jeune prince Philippe comme le fiancé de la princesse Aurore encore dans son berceau, les deux rois ayant fait cet arrangement pour allier leur royaume.
Plus de libertés sont prises encore par la suite puisque après la malédiction jetée par Maléfique, les trois fées proposent au roi et à la reine d'emmener la petite Aurore dans la forêt pour la protéger de Maléfique. Les souverains acceptent et les trois fées abandonnent leur baguette et leurs ailes pour élever la princesse comme de simples paysannes. Seize années s'écoulent et Aurore, comme prédit par les dons des fées, devient une belle jeune fille à la voix de rossignol. L'histoire reprend donc dans la forêt, le jour des seize ans d'Aurore. Celle-ci ignore tout de son identité et appellent les fées "ses tantes".
Afin de lui confectionner gâteau et cadeau pour son anniversaire, Flora, Pâquerette et Pimprenelle l'envoie chercher des mûres dans la forêt, tout en lui recommandant de ne pas parler aux inconnus. Les trois fées, après s'être rendues compte de leur inefficacité, décident de ressortir leur baguette afin que tout soit prêt pour le retour d'Aurore.

Dans le même temps, nous voyons Maléfique dans son château sur la montagne interdite folle de rage de voir que la princesse n'a toujours pas été retrouvée par ses sbires. Elle envoie son fidèle corbeau en reconnaissance et, survolant la forêt, celui-ci est interpellé par des jets de lumières bleu et rose. Flora et Pimprenelle se battent quant à la couleur de la robe qu'elles vont offrir à Aurore.
Dans la forêt, Aurore se promène et rêve éveillée au prince qu'elle voie dans ses rêves - "Un prince qui est grand, et jeune, et beau ! Et si romantique..."
Elle raconte son rêve à ses petits confidents - les animaux de la forêt. Attendris, ceux-ci volent les bottes, la cape et le chapeau d'un prince qui sèchent non loin de là et reviennent habillés de la sorte pour faire danser Aurore.
Mais le prince les a suivis et, tombant sous le charme de la jeune fille, prend la place des animaux pour conduire Aurore et l'accompagner au chant. Prenant peur, celle-ci s'enfuit. Le jeune homme comprend qu'on lui a défendu de parler aux inconnus mais il lui fait remarquer qu'ils se connaissent puisqu'ils se sont rencontrés au beau milieu d'un rêve ! Après une valse sur cette célèbre chanson, Aurore quitte le prince pour rentrer chez ses tantes et lui demandent de venir la voir le soir même à la petite maison.
Mais, quand elle rentre, une robe de princesse l'attend et son bonheur est vite gâché quand les trois fées lui révèlent sa véritable identité et le fait qu'elle est déjà fiancée au prince Philippe. Ce qu'Aurore ignore c'est que le prince Philippe n'est autre que le jeune homme qu'elle a rencontré dans les bois. Alors, elle retourne dans le château de ses parents la tête basse, désespérée par la perte de son amour. Philippe lui se rend comme convenu à la petite maison dans les bois pour y retrouver Aurore mais il est accueilli par Maléfique, mise au courant par son corbeau de malheur. Elle le fait prisonnier et l'enferme dans son donjon avant d'aller s'occuper du bon fonctionnement de sa malédiction. Hypnotisant Aurore, elle l'attire dans une pièce reculée du château où apparaît une quenouille sur laquelle la princesse se pique avant de tomber dans un profond sommeil.

Les fées endorment alors tout le château et l'une d'elle, en entendant les rois parler, comprend que l'amour de sa protégée et le prince Philippe ne sont qu'une seule et même personne. Elles vont alors tout faire pour secourir le prince des griffes de Maléfique afin qu'il puisse réveiller la princesse endormie.
Philippe va devoir affronter la magie de Maléfique pour réussir et il sera aider dans sa tâche d'une épée et d'un bouclier offert par les trois bonnes fées. Celles-ci l'escorte jusqu'au château de la princesse mais Maléfique plante alors autour une forêt de ronces acérées pour lui barrer la route. Philippe coupe, tranche les troncs et il est presque arrivé quand Maléfique se transforme en dragon et met le feu aux branches. Pris au piège, Philippe est aidé par Flora qui enchante l'épée pour qu'elle frappe Maléfique au cœur et pour que le bien triomphe du mal. Alors quand Philippe lance l'épée, celle-ci s'enfonce dans la poitrine du dragon et la forêt de ronces disparaît pour laisser passer le prince. Il trouve sa princesse endormie tout en haut d'une tour et la réveille d'un baiser avant de la ramener à ses parents qui ne l'ont pas vue depuis seize ans. Ils peuvent alors reprendre leur valse et vivre heureux pour toujours.
Un conte bien réveillé
Aurore est une princesse attachante et, à la voir parcourir la forêt pieds nus en parlant avec des petits animaux pour ramasser des baies, on aurait nous aussi envie de vivre dans cette petite maison dissimulée dans les bois.
Face à elle, Philippe est un prince qui, s'il n'est pas très loquace, est plus actif que ses prédécesseurs de Blanche Neige et de Cendrillon - et, il a un nom ! Il se bat pour sauver Aurore et a un vrai rôle dans l'histoire pas comme le Prince Charmant de Blanche Neige qui n'apparaît qu'au début de l'histoire pour tomber amoureux et à la fin pour réveiller sa princesse. Ou pire encore, comme le prince de Cendrillon qui n'apparaît qu'au bal et ne se déplace même pas pour faire essayer la pantoufle aux jeunes filles du royaume. Il attend dans son palais qu'on lui apporte sa promise !
Il ne faut pas oublier que La Belle au Bois Dormant, si ce n'est pas de beaucoup, est plus jeune que Blanche Neige et les Sept Nains et même que Cendrillon mais c'est bien lui qui marque un tournant dans la représentation des princes dans les dessins animés de Disney puisque à partir de ce moment, ils auront un rôle à part entière dans l'histoire, comme ce sera le cas de Éric dans La Petite Sirène ou encore de la Bête dans La Belle et la Bête.
Quoi qu'il en soit, La Belle au Bois Dormant, est un dessin animé très plaisant à regarder, que ce soit pour ses dessins très stylisés ou encore pour la grande qualité de sa musique de ballet - essentiel pour un dessin animé qui tourne autour d'une valse !