Mickey

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Prochainement

- Monstres & Cie (2002)

- Il était une héroïne #6 : Tiana

- Robin des Bois (1973)

- Il était un personnage #11 : Mufasa

- 1001pattes (1998)

- Il était une héroïne #7 : Raiponce

- Hors-série #5 : Spirit, l'étalon des plaines

NB : Le référencement des illustrations est en cours... mais ça risque de prendre un peu de temps !

vendredi 31 juillet 2015

Il était une héroïne #3 : Cendrillon

Comme Blanche Neige et Belle, Cendrillon aussi mérite d'être défendue contre les attaques de pseudo-féministes (cf. "Pseudo-féminisme envers et contre Disney") qui critiquent sans tenir compte ne serait-ce que du contexte historique ou scénaristique. Plus particulièrement, elle souffre du même problème que son aînée : elle fait le ménage ! Oh malheur, que c'est grave !

"Faut faire le feu et la cuisine, la vaisselle, le ménage... le repassage, le lavage, c'est vraiment de l'esclavage !"
De l'esclavage ! Si sa marâtre veut faire croire à Cendrillon que c'est là sa place, ce n'est pas ce que fait le dessin animé puisqu'il nous incite à compatir avec notre héroïne exploitée par de mauvaises personnes -des harpies- comme dénoncent les souris ! Les tâches ménagères ne sont pas utilisées pour illustrer le domaine d'épanouissement d'une femme, au contraire ! La marâtre et ses deux horribles filles utilisent d'ailleurs ces corvées pour empêcher Cendrillon d'aller au bal -ce qui les oppose clairement au moindre amusement ! Cendrillon ne fait pas le ménage parce qu'elle s'épanouit dans cette activité ou que c'est tout ce qui l'intéresse dans la vie mais parce que c'est ce que sa tutrice exige d'elle en échange du toit au-dessus de sa tête. Sa situation n'est certes pas idéale, mais Cendrillon fait avec ce qu'elle a car on lui a inculqué depuis l'enfance qu'elle ne pouvait aspirer à mieux. Il ne lui reste que ses rêves...

"A dream is a wish your heart makes..."
Ainsi, Cendrillon s'interdit d'espérer trop. Mais rêver... rêver est inoffensif alors rien ne l'interdit. Et tout ce dont rêve Cendrillon, c'est d'une soirée de liberté où, pour une fois, elle aussi pourra aller danser et s'amuser. La marâtre le sait et elle en joue pour lui en faire faire encore davantage avant de détruire ses espoirs -la sadique ! A l'inverse, la figure maternelle positive du dessin animé, la Fée Marraine, va aider Cendrillon à exaucer son vœu. Cendrillon rêve de choses simples, mais avant tout, elle rêve d'amour  --quelque chose qui ne lui a jamais été offert depuis la mort de son père. Elle n'est pas vénale comme sa marâtre et ses deux filles et elle passe le soir du bal avec un charmant jeune homme dont elle ignore qu'il est le prince. C'est le coup de foudre, au premier regard, mais Cendrillon doit quitter le bal car minuit sonne et elle retourne à sa vie de servante n'apprenant que le lendemain qu'il s'agissait du prince et qu'il la recherche. Il la choisit elle, la seule femme désintéressée présente au bal. Leur rêve commun est représenté par la pantoufle qu'ils conservent chacun de leur côté et qui va permettre à Cendrillon d'être désignée comme sa fiancée.

S.O.S. Cendrillon
Comme son aînée Blanche Neige, Cendrillon est de corvée de ménage, et comme elle -et les autres héroïnes Disney, ça fait partie du CV- Cendrillon est une amie des bêtes. Elle sauve les souris du piège et les habille, tout comme les oiseaux ! Ainsi, sa bonté de cœur lui vaut des amis fidèles. Des amis qui réalisent pour elle une robe de bal parce que ses corvées ne lui permettent pas de la faire elle-même. Des amis qui se mettent en danger pour la libérer de sa prison afin qu'elle puisse essayer la pantoufle de verre -celle qu'elle a gardée- et prouver qu'elle est bien celle que le prince recherche.

Le saviez-vous ?
Si bien des pseudo-féministes se sont arraché les cheveux à la vue de Cendrillon récurant les sols, d'autres ne se sont pas arrêté à cette seule activité et ont étoffé le personnage. Dans A tout jamais, la Cendrillon de Drew Barrymore est une Cendrillon tout ce qu'il y a de plus classique au sens où elle est réduite à l'état de servante dans la maison de son père mais c'est bien elle qui se tire d'affaire. Troquée par sa marâtre contre des biens meubles à un riche pervers elle obtiendra sa liberté par ses propres moyens, si bien que lorsque le prince arrive en disant qu'il venait pour la sauver on se dit : "Merci... mais c'était pas la peine !"

mercredi 29 juillet 2015

Le Roi Lion (1994)


Il était une fois... Shakespeare
Ophelia, Waterhouse
Et oui. A première vue, difficile de voir une histoire de lions adaptée du dramaturge anglais, et pourtant oui. Hamlet (1603) raconte l'histoire d'un prince, Hamlet, dont le père a été assassiné par son oncle, Claudius, pour prendre le pouvoir. Hamlet n'aura de cesse de se venger et il y arrivera mais périra lui aussi, comme beaucoup d'autres, dont sa promise Ophelia et une bonne partie de la famille de celle-ci.
Shakespeare donne dans le drame jusqu'au bout. Ainsi, Hamlet obtient sa vengeance mais ne montera jamais sur le trône de son père. Le Roi Lion n'ira évidemment pas jusque là ! Les studios Disney utilisent en revanche la trahison du frère, Scar, pour prendre la place de Mufasa. Petit clin d’œil, Scar joue avec un crâne dans une scène !


Made in Disney
La savane s'éveille et les animaux convergent vers le Rocher des Lions où les souverains Mufasa et Sarabi célèbrent la naissance de leur petit prince, Simba. Rafiki le mandrill officie. Il marque  le front de Simba avant de le présenter aux autres habitants de la savane. Mais un invité manque à l'appel sur le Rocher des Lions...
... le propre frère du roi : Scar. Scar ne se réjouit pas de la naissance de son petit neveu car cela l'éloigne un peu plus du trône auquel il aurait succédé si Mufasa n'avait pas eu d'héritier. Mais Scar n'a pas perdu espoir et met son plan en route. Alors que Mufasa se voit dans l'obligation d'écourter sa leçon sur leur royaume et le grand cycle de la vie pour chasser les hyènes de leur territoire, Simba est livré à lui-même et rend visite à son oncle qui  -par accident bien sûr- lui parle du cimetière des éléphants.
Persuadé qu'un tel endroit lui permettra de prouver sa bravoure, Simba invite son amie Nala à l'accompagner et tous deux se débrouillent pour semer leur nounou Zazou, le "majordome du roi", en chemin. Mais Mufasa avait prévenu son fils, ce territoire ne fait pas partie de la Terre des Lions et ce sont les hyènes qui accueillent les lionceaux à leur arrivée. Celles-ci sont de mèche avec Scar et sont censées faire pour lui les basses besognes : c'est-à-dire, pour commencer, se débarrasser de Simba. Mais, prévenu à temps, Mufasa va pouvoir intervenir et mettre les hyènes en fuite avant de ramener les lionceaux en terre civilisée et de donner une bonne leçon à son fils.
Ce que Mufasa voudrait que Simba comprenne est qu'il y a une différence entre se montrer brave et se montrer imprudent. L'air sévère de Mufasa ne reste pas longtemps sur son visage car, tout roi qu'il est, il a eu peur pour son fils. Il profite aussi de ce tête-à-tête pour confier à Simba que leurs ancêtres veillent sur eux depuis les étoiles et qu'un jour lui-même sera parmi eux.
Et ce jour va arriver bien plus vite que prévu car Scar est loin d'avoir abandonner ses plans. Il dit à Simba qu'il a une surprise pour lui et lui demande d'attendre dans les gorges tandis que ses hyènes se chargent de déchaîner le troupeau de gnous en amont. Il va ensuite prévenir Mufasa du danger dans lequel se trouve Simba espérant que les deux périront sous la charge du troupeau. Mais Mufasa parvient à sauver son fils et à s'extraire des gorges obligeant Scar à finir le travail lui-même. Simba assiste impuissant à la chute de son père ignorant totalement que son oncle en est la cause. Mais ce dernier n'en a pas fini... Le roi est mort mais Simba, son héritier direct, vit toujours.

Profitant de l'innocence du lionceau, Scar lui fait croire que c'est sa faute, lui disant que sans Simba, Mufasa serait encore en vie. Il conseille alors à Simba de partir, de partir très loin et de ne jamais revenir. Encore une fois, les hyènes sont chargées de tuer Simba mais encore une fois elles échouent. Simba va donc errer dans le désert tandis que son oncle prend la place de son père, et la sienne, sur le Rocher des Lions.

C'est là qu'entrent en scène Timon et Pumbaa, mangouste et phacochère de leur état, duo improbable, qui vont aider Simba à s'adapter à cette nouvelle vie. Leur code de conduite ? Hakuna Matata, pas de soucis ! Ainsi, Simba va apprendre à se nourrir d'insectes et à profiter de la vie au jour le jour. Il grandit loin des siens, laissant le passé derrière lui, jusqu'au jour où Nala tombe sur lui dans la jungle.

Elle lui apprend comment le règne de Scar a dévasté la Terre des Lions, qu'il n'y a plus rien à manger et supplie Simba de revenir prendre sa place de souverain.
Selon elle, Scar n'est pas digne du trône. Les lionnes s'épuisent à la chasse, devant aller toujours plus loin pour trouver du gibier. Mais celui-ci refuse obstinément, terrorisé par sa culpabilité. Il faudra l'intervention de Rafiki, et de Mufasa lui-même, dont l'esprit vient rappeler à Simba qu'il est le véritable roi. Avec les encouragements de son père, équivalents à son approbation, Simba peut mettre cette culpabilité de côté pour reprendre sa place.  Alors il se met en route, bientôt rejoint par Nala, Timon et Pumbaa.
Quand il arrive sur la Terre des Lions, Simba se rend compte de l'ampleur des dégâts. La savane est totalement desséchée, les troupeaux sont partis, il n'y a plus rien. Tandis que Timon et Pumbaa se charge de faire diversion auprès des hyènes, Simba a dans l'idée de confronter son oncle.
Quand celui-ci frappe Sarabi, qui a osé le défier, Simba s'interpose en grognant et pendant quelques secondes on croirait que Mufasa est revenu à la vie. Alors que Scar tente de discréditer Simba, l'accusant toujours d'être responsable de la mort de son père, il le pousse jusqu'au bord du rocher et rejoue la scène des gorges. C'est là qu'il révèle à Simba qu'il est le véritable coupable et c'est ce qui donne à Simba la force qui lui manquait pour reprendre le dessus. Alors Scar va avouer devant tous et les deux lions s'affronteront jusqu'à la chute de Scar, qui sera finalement trahi et mis à mort par ses hyènes.
La pluie salvatrice tombe sur la savane pour accueillir le retour de son roi légitime qui monte sur le Rocher pour prendre sa place. L'histoire se termine sur un épilogue qui reprend l'introduction du dessin animé. Simba et Nala célèbrent la naissance de leur fille devant toute la savane et aux côtés de leurs amis -c'est le grand cycle de la vie qui reprend son cours.


"Être ou ne pas être"
Alors qu'Hamlet se questionne sur le fait d'être ou ne pas être, en d'autres termes : vivre ou mourir, Simba doit choisir entre être ou ne pas être un roi. Certes la vie dans la jungle avec Timon et Pumbaa est beaucoup plus simple mais là n'est pas sa vraie place.  Le fantôme de Mufasa le lui fait comprendre : Simba a oublié qui il était, le seul et unique roi.
Comme Bambi, Le Roi Lion a un discours aux tendances philosophiques sur la nature en mettant au centre de l'histoire le grand cycle de la vie. En effet, voir les herbivores célébrer la naissance d'un lion peut paraître étrange ! Alors le dessin animé, en la personne de Mufasa, l'explique ainsi : si le lion mange bien l'antilope, l'antilope mange l'herbe -ce que redevient le corps des lions après leur mort. Un banal échange de bons procédés en fin de compte !
Le grand cycle de la vie, c'est là le cœur du film. Les jeunes succèdent aux anciens, Simba doit prendre la place de son père après sa mort. Pour beaucoup parmi la génération Disney des années 90, la mort de Mufasa demeure un choc. En effet, s'il n'est pas le premier parent d'un héros de dessin animé à mourir, c'est la première fois que cette mort est montrée dans le dessin animé. La plupart du temps, les héros sont orphelins avant qu'on ne les présente aux spectateurs, comme c'est le cas avec Blanche Neige ou Cendrillon. Ou alors le parent est tué pendant le dessin animé mais hors-champs comme dans Bambi ou Rox et Rouky. C'est différent ici.
On a particulièrement le temps de voir quelle relation entretiennent Mufasa et Simba, comment le père enseigne au fils. La mort de Mufasa n'en est que plus choquante, d'autant plus qu'elle est l’œuvre d'un complot meurtrier. Ainsi, le grand cycle de la vie veut que Simba succède à Mufasa pour que la savane conserve son équilibre ; équilibre qu'elle a perdu durant le règne illégitime de Scar. Même Timon et Pumbaa adeptes du Hakuna Matata qui rappelle le "Il en faut peu pour être heureux" de Baloo se joignent au combat de Simba pour rétablir l'ordre et la justice !