Mickey

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Prochainement

- Monstres & Cie (2002)

- Il était une héroïne #6 : Tiana

- Robin des Bois (1973)

- Il était un personnage #11 : Mufasa

- 1001pattes (1998)

- Il était une héroïne #7 : Raiponce

- Hors-série #5 : Spirit, l'étalon des plaines

NB : Le référencement des illustrations est en cours... mais ça risque de prendre un peu de temps !

vendredi 25 juillet 2014

Il était un personnage #3 : la Fée Marraine

Il était une fois
C'est dans la version de Charles Perrault que l'on trouve le personnage de la Fée Marraine transformant citrouille en carrosse et animaux en équipage. Les Grimm donnent de cette aide magique une toute autre version. Chez eux c'est en réalité la défunte mère de Cendrillon qui l'aide sous la forme d'un petit noisetier planté sur sa tombe.

Made in Disney
Disney a opté pour la version de Perrault et nous présente une fée qui apparait à Cendrillon pour l'aider. Elle lui offre une robe de bal et un équipage pour se rendre au bal et lui donne jusqu'à minuit.
C'est un personnage enjoué, réconfortant - amusant aussi. En effet, elle manque d'envoyer Cendrillon au bal en guenilles - dans un magnifique équipage, certes, mais en guenilles !
Une fois les douze coups de minuit passés, Cendrillon retrouve ses guenilles mais elle conserve sa pantoufle de verre ce qui lui permettre d'être désignée comme fiancée du prince...



Bibidi Bobidi Boo!
Dans les deux contes comme dans le dessin animé, la mère de Cendrillon disparait quand elle est enfant. Chez les Grimm on la retrouve réincarnée en noisetier et chez Perrault et Disney, c'est une fée marraine qui la remplace dans le rôle de la figure maternelle bienfaitrice. Dans chaque cas, elle est opposée à la figure malfaisante de la marâtre, la deuxième épouse du père de Cendrillon. Alors que celle-ci et ses filles détruisent, la fée marraine crée et apporte de l'espoir et de la magie dans la vie de Cendrillon. Elle est une sorte d'ange gardien.


Le saviez-vous ?
Avec le temps, le personnage de la fée marraine a subi quelques détournements... Dans Shrek, puisque l'ogre est le gentil, elle devient la méchante mais surtout dans des adaptations du conte, une se voulant historique, l'autre moderne, elle devient un homme ! Dans A tout jamais, qui situe l'histoire sous François Ier, c'est Leonard De Vinci, artiste et protégé du roi qui endosse le rôle du bienfaiteur pour la Cendrillon incarnée par Drew Barrymore. Et dans Pretty Woman, adaptation moderne du conte de fée, le rôle est donné au directeur de l'hôtel qui dévoile à Julia Roberts les secrets de la bonne tenue à table pour l'aider à survivre au diner d'affaire où elle est invitée !

Merlin l'Enchanteur (1963)


Il était une fois… Excalibur

Arthur est un roi légendaire qui aurait régner sur la Bretagne. Depuis Camelot, lui et ses chevaliers de la Table Ronde organisent la quête du Saint Graal. Aux côtés d’Arthur, on retrouve des noms célèbres : Lancelot, Perceval, Guenièvre ou encore Merlin.

C’est sur le personnage de Merlin que T.H. White se concentre dans son roman The Sword in the Stone paru en 1938. Et, plus exactement, il s’intéresse à Merlin dans son rôle de tuteur du jeune Arthur. Merlin est un personnage particulier : un enchanteur qui avance en sens inverse dans le temps. C’est-à-dire que son hier est le demain des autres personnages, et donc qu’il connaît l’avenir. Ainsi, Merlin annonce à Arthur – ou Moustique -  qu’il sera son professeur. Il rentre donc au château du Seigneur Hector, son père adoptif, avec lui. Celui-ci l’engage pour faire l’éducation du Moustique causant la jalousie de son propre fils, Kay.

Lors de ses leçons, Merlin transforme Moustique en animal : poisson, faucon, fourmi, chouette, oie sauvage, blaireau… Chaque métamorphose donne une leçon de vie à Arthur et lui apprend quelque chose : différents modes de vie et de survie mais aussi philosophie, politique, différentes attitudes face à la guerre etc. Dans le même temps, Moustique et Kay partent à l’aventure dans la forêt où ils rencontrent un autre personnage légendaire : Robin des Bois !

A la tête du royaume : Uther Pendragon. Ce n’est qu’à sa mort que l’épée apparaît dans l’enclume annonçant que seul celui qui pourra l’en retirer sera digne de prendre les rênes du royaume. Cela fait alors six ans que Merlin enseigne à Arthur et Kay va bientôt devenir chevalier – Arthur devra alors endosser le rôle d’écuyer. Kay aura vite l’occasion de prouver sa valeur car un tournoi est organisé pour donner à tous l’occasion de retirer l’épée de la pierre. De son côté, Merlin annonce à Moustique que ses leçons sont terminées, ce qui vexe Arthur. Cependant, l’enchanteur lui assure qu’ils se reverront…

Le jour du tournoi arrive et alors que le tour de Kay approche, il se rend compte qu’il a oublié son épée. Moustique part à la recherche d’une épée de remplacement et s’empare de l’épée dans l’enclume. Quand Kay se rend compte qu’il s’agit de cette épée, il ment et prétend l’avoir retirée lui-même de la pierre. Testé, il finit par reconnaître son mensonge et Arthur est proclamé roi. Merlin réapparaît et révèle à Arthur qu’il n’est autre qu’Arthur Pendragon, le fils d’Uther. Il lui promet aussi de rester à ses côtés pour l’aider dans sa tâche.



Made in Disney

Le dessin animé, lui, commence par nous exposer la situation dans laquelle le royaume d’Angleterre se trouve. On diffère du roman dès le début puisque dans le dessin animé, le royaume est sans roi depuis longtemps et l’épée est donc à disposition des prétendants au trône depuis autant de temps. Mais, puisque personne n’arrive à la libérer de l’enclume, on finit par l’oublier et la vie continue.

Merlin fait alors son entrée… Au cœur de la forêt, il vit dans un petit cottage en compagnie du hibou Archimède à qui il explique qu’un important visiteur va bientôt arriver. Et, en effet, à la chasse avec Kay, un jeune garçon surnommé Moustique lui fait manquer son tir et, pour réparer sa faute, propose de retrouver la flèche. Moustique s’enfonce alors dans les bois et grimpe dans un arbre pour récupérer la flèche avant de tomber et passer à travers le toit de chaume de Merlin pour atterrir précisément à l’endroit où ce dernier l’avait prévu. Il lui propose donc de devenir son tuteur et rentre avec lui au château du Seigneur Hector, le père de Kay, qui a adopté le Moustique. Hector est d’abord réticent à engager Merlin mais après avoir eu la preuve de ses pouvoirs se résigne mais prend tout de même sa revanche en installant Merlin dans la tour nord qui tombe en ruines.

Dans les temps qui suivent, Merlin s’emploie à enseigner à Arthur. D’abord, il les transforme tous deux en poissons et ils nagent tranquillement dans les douves jusqu’à ce qu’un brochet vienne s’en mêler. Moustique doit se débrouiller seul et il apprendra de cette expérience que le cerveau peut triompher des muscles. Autre leçon : l’écureuil. Durant cette leçon, ils seront embêter par des demoiselles rongeurs mais quand Moustique redevient humain, la demoiselle écureuil est blessée… Dans le même temps, Archimède enseigne l’écriture et la lecture à Arthur mais toujours, le jeune garçon rêve de liberté. Alors, Merlin fait de lui un oiseau mais le rêve se transforme en cauchemar quand un faucon les attaque et que Moustique atterrit chez Madame Mim. Heureusement, Merlin arrive à la rescousse et il va se mesurer à la sorcière dans un duel de magiciens. Tous deux enchaînent donc les métamorphoses animales jusqu’à ce que Merlin triomphe de Mim en devenant un microbe qui terrasse le dragon qu’est devenue Mim en trichant.

A leur retour, tout change. L’écuyer de Kay ne pourra l’accompagner et Moustique doit le remplacer. Tout fier, Arthur court l’annoncer à Merlin qui prend la mouche, mécontent que Moustique abandonne ses études. Comme dans le roman, Moustique doit trouver une nouvelle épée pour Kay. Et, comme dans le roman, Moutique s’empare de l’épée dans la pierre sans réaliser ce que le fait qu’il arrive à l’en libérer veut dire. Il ramène donc cette épée à Kay et quand tous réalisent de quelle épée il s’agit, ils retournent au cimetière pour vérifier les dires du Moustique. Kay et d’autres tentent leur chance en vain. Et, encore une fois, Moustique réussit l’exploit sans difficulté apparente : il est le célèbre roi Arthur.
Seul dans son nouveau château avec Archimède, Arthur est perdu : il ne sait pas ce qu’il doit faire pour régner. C’est alors que dans un feu d’artifice, Merlin revient. Il l’épaulera dans sa tâche et Moustique est soulagé… C’est le début d’un règne légendaire !

Hibou grincheux et enchanteur loufoque

Si la version originale du dessin animé a conservé le titre du roman The Sword in the Stone, la version française a opté pour Merlin l’Enchanteur et, pour cause, plus que l’épée ou même Arthur, la véritable vedette du film c’est Merlin. Dès la première scène on le voit lutter avec un seau dans son puits et s’emmêler dans sa barbe – pas pour la dernière fois. On saisit alors assez vite le personnage de l’enchanteur loufoque. Merlin est un professeur particulier… D’accord, il voyage dans le temps, pratique la magie et vous transforme en animaux mais surtout, il se contredit beaucoup comme lorsqu’il explique au Moustique-poisson que c’est l’instinct qui lui a fait avalé une mouche :

- Mais vous disiez que je n’en avais pas, réplique Moustique.

- Maieuh il ne s’agit pas d’instinct d’ailleurs, bafouille alors Merlin.

Ses tours de magie sont un régal pour les enfants – ou les grands – et plus particulièrement sa façon de faire ses bagages ou de faire la vaisselle. Autant dire qu’il ferait un duo de choc avec la marraine de Cendrillon, qui lui est assortie dans sa robe bleue !
Mais, Merlin a déjà quelqu’un dans sa vie : un hibou très intelligent qui parle et répond au nom d’Archimède. Archimède est grognon et Merlin aussi quand il est blessé dans sa fierté – notamment lorsqu’il emmêle sa barbe dans la maquette d’avion ! Ces deux-là se chamaillent et se cherchent sans cesse : un véritable vieux couple ! Le mauvais caractère d’Archimède le rapproche du nain Grincheux, et ses bons côtés aussi… Car malgré toutes ses plaintes, Archimède risque sa vie pour sauver celle du Moustique et il ne le quitte pas quand Merlin s’en va – il reste à ses côtés jusqu’au bout.


Il y a tout de même un autre personnage, beaucoup plus secondaire, que j’apprécie tout particulièrement : celui du Seigneur Pelinor. Rien que la façon qu’il a d’annoncer son arrivée avec sa voix chevrotante ! Il fait son entrée sous la pluie et arrive imbibé au château d’Hector. On apprécie Pelinor pour son air hautain et parce qu’il arrive à secouer sa moustache et aussi parce que, trinquant à la santé de Kay futur roi, il se rend compte que c’est une terrible perspective et le dit tout haut. Heureusement, le destin avait d’autres plans et le royaume revient au petit Arthur qui, comme le lui apprend Merlin, deviendra légendaire.

samedi 12 juillet 2014

Il était un personnage #2 : la Bête


Il était une fois
Madame de Villeneuve nous présente un prince ensorcelé par une fée rancunière qui par là se venge du refus du prince de l'épouser. Elle le condamne donc à conserver l'apparence d'une Bête jusqu'à ce qu'une femme l'aime et ce sans même qu'il puisse lui laisser voir son esprit. Tout ce qu'il peut faire est se montrer généreux et la combler d'attentions. On retrouve dans la version abrégée de Mme Leprince de Beaumont le même schéma. Ainsi la Bête garde la Belle en otage qui se livre à lui pour épargner la vie de son père. Chaque soir, il lui demande si elle veut l'épouser, et chaque soir la Belle lui répondra non jusqu'au jour où croyant l'avoir tué par son absence elle se rend compte qu'elle aime la Bête. La vraie nature de la Bête est alors révélée et elle redevient un beau prince.


Made in Disney
Dans leur adaptation, les studios Disney font le choix d'un personnage ensorcelé par punition par une bonne fée. Le prince était quelqu'un de mesquin et la fée espère que cette expérience en fera un homme meilleur - si toutefois il redevenait un homme. Il n'aide pas le père de Belle, perdu dans les bois, ce sont les objets enchantés qui prennent cette initiative dans son dos et lorsqu'il l'apprend il fait enfermer Maurice dans les cachots immédiatement et c'est ainsi que Belle arrive dans sa vie et que tout va changer.
On a donc un personnage bien différent de celui du conte : la Bête est colérique, susceptible et prompt à s'emporter. Sa générosité n'entre dans l'histoire qu'après les soins que Belle lui apporte, quand il lui fait cadeau de sa bibliothèque, scène culte. Belle amène de la gaité dans la vie de la Bête qui reprend goût à des plaisirs simples tandis que le château reprend vie pour son invitée inattendue !


Comme dans le conte original, Belle quitte la Bête pour son père malade lui promettant de revenir. Mais elle est devancée par Gaston qui veut se débarrasser de la Bête, jaloux de l'amour que Belle lui porte. Il le poignarde avant de tomber dans le vide mais heureusement, Belle arrive à temps pour déclarer son amour et sauver la Bête qui retrouve alors son apparence humaine. 
La Bête et le Prince
Plus que la seule histoire de la Belle et de sa Bête, le dessin animé est l'histoire de la confrontation entre trois figures masculines face à la rédemption : le prince mesquin ensorcelé pour sa méchanceté, la Bête cruelle qui apprend à aimer et le 'beau' chasseur qui n'apprend rien du tout - à sa perte ! Les deux premiers sont un seul et même personnage. On nous raconte l'histoire de sa transformation dans le prologue, on nous explique les conditions de sa rédemption et on le voit peu à peu changer. D'abord plein d'une rage derrière laquelle il se cache, il laisse entrer le bon et devient une toute autre personne à laquelle on s'attache très vite si bien qu'à la fin lorsqu'il redevient humain, on a l'impression d'être face à un étranger et qu'on a besoin comme Belle de voir qu'en effet c'est bien lui en regardant ses yeux ! Gaston maintenant est là pour nous montrer l'opposé de ce qu'est la Bête à la fin du dessin animé. Gaston est beau - tout du moins aux yeux des triplées et du village - mais il est mauvais, égoïste, narcissique, "un analphabète basique et primaire" qui prend cette remarque pour un compliment. Pour lui, point de rédemption. Rejeté par Belle une première fois il n'apprend pas de ses erreurs et plutôt que se racheter, il décide d'utiliser la force pour obtenir ce qu'il veut et ne pas perdre la face. C'est finalement l'homme qui se révèle être un monstre et la Bête un homme.


Le saviez-vous ?
La Belle et la Bête est un conte très populaire et compte parmi les plus adaptés. Parmi les adaptations connues on trouve bien sûr celle de 1946 de Jean Cocteau avec Jean Marais dans le rôle de la Bête. Plus récemment, le rôle est revenu à Vincent Cassel dans une nouvelle adaptation (cf. "La Belle et la Bête, et la nymphe, et les petits chiens, et les brigands, et même les dieux..."). Il y a eu également des séries télé américaines : une datant des années 80 et une nouvelle a été lancée il y a quelques années. Les américains ont aussi resitué l'histoire au lycée dans Beastly avec Alex Pettyfer. Et sans aller jusqu'à l'adaptation, on trouve régulièrement des références au conte. Par exemple chez Klaus dans The Vampire Diaries (cf. "The Beauty and the Hybrid") ou encore chez Sandor 'The Hound' Clegane du cycle de romans A Song of Ice and Fire (Le Trône de fer) (cf. "'I am no knight! : the strange case of Sandor 'the Hound' Clegane") de George R. R. Martin.
Chaque représentation de la Bête est différente : plus ou moins proche du conte original, victime d'un sortilège ou d'une expérimentation scientifique, hybride de loup-garou et de vampire ou bien guerrier sanguinaire... Mais ils ont tous un point commun : la Belle qui les rappelle à leur humanité !

jeudi 3 juillet 2014

Fantasia (1940)


Il était une fois... la musique
Le personnage de Mickey Mouse est créé en 1925 mais, dix ans plus tard, il a perdu en notoriété et en popularité. Pour remédier à cela, Walt Disney a dans l'idée d'adapter en court-métrage le poème de Johann Wolfgang von Goethe "L'Apprenti sorcier" sur la musique composée pour le poème de Paul Dukas. Mickey doit y tenir le rôle de l'apprenti sorcier pour un épisode des Silly Symphonies. C'est là l'origine de Fantasia : associer animation et musique classique - une aventure que Disney réitèrera avec La Belle au Bois Dormant et la musique du ballet éponyme de Tchaikovsky en 1959.
Pour la musique du court-métrage : Leopold Stokowski dirige l'orchestre philharmonique de Philadelphie. Seulement, après l'enregistrement, les studios réalisent que le coût entraîné est tel qu'un simple court-métrage ne permettra pas de couvrir les frais engagés. Le projet change donc de nature pour devenir un long-métrage de deux heures - sans doute le plus long des studios - intitulé The Concert Feature (le concert animé). De célèbres morceaux de musique classique sont choisis et des séquences animées y sont associées. On engage également Deems Taylor comme Maître de Cérémonie qui introduit chaque séquence. Le court-métrage L'Apprenti sorcier fait toujours partie du projet et est l'une des huit séquences apparaissant au court du film.

Made in Disney
L'apprenti sorcier est devenu Fantasia. Le long métrage s'ouvre sur les musiciens prenant leur place respective dans l'orchestre. Deems Taylor présente le projet et explique qu'il y aura trois types de compositions dans le film, chacun illustré à tour de rôle par les trois premières séquences du film : 
D'abord ce qu'il appelle de la musique absolue. Elle se suffit à elle-même. C'est le cas du premier morceau "Toccata et fugue" de Bach. Pour l'accompagner, des images de l'orchestre d'abord sous formes d'ombres, puis de l'animation. Des lignes de couleurs superposées à un ciel nuageux, des vagues de couleurs, une pierre s'éloignant à l'arrière-plan. Le tout reste très abstrait.

Ensuite, des compositions qui se prêtent à une succession de tableaux. Pour ce cas de figure on nous présente "Casse-Noisette" de Tchaikovsky sur lequel on voit successivement fées, champignons, poissons, fleurs et chardons dansants avant de retrouver les fées pour la partie la plus connue de la composition.
Enfin, il y a des musiques pour raconter des histoires. C'est le cas de la séquence de L'Apprenti sorcier. Paul Dukas a spécialement composé ce morceau pour le poème de von Goethe. On y découvre alors Mickey qui fait son come-back dans le rôle titre et fait bien des bêtises avant de se prendre un coup de balai sur les fesses...
Mais Fantasia ne s'arrête pas là ! Vient ensuite "Le Sacre du Printemps" de Stravinsky et pour l'illustrer, la genèse de la vie sur Terre du Big Bang à la disparition des dinosaures en passant par l'évolution de la vie : des micro-organismes unicellulaires aux poissons et amphibiens et enfin les dinosaures...

Et puis, c'est l'interlude de la piste sonore qui nous montre l'apparence du son en quelque sorte ! Puis vient le tour de Beethoven et de sa "Pastorale" qui se joue sur des tableaux mettant en scène dieux et créatures mythologiques. Ensuite, Ponchielli et sa "Danse des Heures" sur laquelle se succèdent autruches, hippopotames, éléphants et crocodiles chacun représentant respectivement les quatre périodes de la journée : le matin, le midi, le soir et la nuit. Le dernier morceau - qui est en fait deux en un - est l'impressionnante sortie des démons au son de "La Nuit sur le Mont Chauve" de Mussorgsky suivie par l'arrivée du matin sur l'Ave Maria de Schubert.


Farandole de fantaisies
On trouve de tout dans Fantasia : histoire, science, mythologie, merveilleux et féérie et même de l'horreur ! Attirée par le légendaire et le mythologique entre autres, il n'est pas étonnant que mes séquences préférés soient celles mettant en scène les fées et les créatures mythologiques. Sur "Casse-Noisette", qui s'y prête évidemment à merveille, les fées se succèdent sur différents tableaux. D'abord, c'est le matin, et elles se réveillent paresseusement pour habiller l'herbe, les fleurs et les feuilles de la rosée matinale. Tout se met à briller dans un très poétique ballet. Puis elles reviennent pour apporter l'automne, peignant les arbres des couleurs chatoyantes de la saison alors que les feuilles s'envolent avec le vent et les bourrasques conduites par Tchaikovsky. Entre ces deux tableaux, la végétation prend vie et les chardons et les pensées dansent ensemble alors que sous l'eau de jolis poissons aux longues nageoires transparentes évoluent de façon aérienne.
J'ai aussi toujours particulièrement apprécié la séquence de "La Pastorale" sur laquelle on rencontre d'abord des petites licornes tout droit sorties de Mon Petit Poney et les petits faunes avec qui elles jouent. Puis viennent les majestueux chevaux ailés inspirés par Pégase le destrier de Persée : les petits apprenant à voler et la horde entière venant se poser sur l'eau tels des cygnes. Puis vient la parade des centaures observées par les petits cupidons qui aident les centaurettes à se préparer et à trouver leur futur compagnon. Et heureusement qu'ils sont là pour guider l'une vers l'autre les deux âmes esseulées qui n'ont pas réussi à se trouver. Petite, je m'amusais à essayer de deviner quels seraient les couples en observant les couleurs de chacun. Mais, la quiétude est bientôt rompue par l'arrivée de Bacchus et de sa suite qui vient mettre le désordre dans une Bacchanale endiablée ! Zeus et Héphaïstos vont alors remettre de l'ordre dans tout ça - ce qui n'est pas au goût de tous ! Le beau temps revient avec un arc-en-ciel qui rend l'eau colorée. Et, enfin, Apollon et son char du soleil laisse la place au manteau de la nuit et à la lune pour conclure le passage.
Le dernier passage que je veux aborder est celui que j'aime sûrement le moins car il touche au style de l'horreur : c'est "La Nuit sur le Mont Chauve". Taylor décrit la séquence comme la lutte entre le profane et le sacré (le Ave Maria qui suit). C'est la nuit correspondant à celle d'Halloween, les démons sont de sortie dans le monde des vivants et ils se lancent dans un ballet lugubre avant d'être chassés par les premières lueurs de l'aube et des petites lanternes des religieux. C'est une séquence surprenante à laquelle on ne s'attend pas après tous ces tableaux féériques ! Je ne vous cache pas que bien souvent j'arrêtais ma cassette après "La Danse des Heures" !