Edmund Dulac |
Créatures des mythologies arabes, les jinns, djinns ou génies apparaissent notamment dans les Contes des 1001 nuits dont "Aladdin ou la lampe merveilleuse" fait partie, rapporté par le traducteur Antoine Galland au dix-huitième siècle. Dans le conte, Aladdin rencontre deux génies, l'un enfermé dans une bague qui le libère de la prison qu'est devenue la caverne où il a été envoyé chercher une lampe, qui renferme le deuxième génie. C'est grâce à ce dernier, le génie de la lampe, plus puissant que le premier qu'Aladdin prospère et épouse une princesse jusqu'à ce que l'oncle d'Aladdin qui lui avait joué un mauvais tour ne revienne se frotter à lui et ne subtilise la lampe. Grâce au premier génie, Aladdin va pouvoir récupérer la lampe et faire rentrer les choses dans l'ordre.
Dans l'adaptation du conte par les studios Disney, il n'y a plus qu'un génie, prisonnier d'une lampe dissimulée dans la Caverne aux Merveilles. Comme dans le conte, Aladdin s'empare de cette lampe après avoir été trahi par celui qui l'envoie la récupérer pour son compte, ici le vizir Jafar déguisé en vieillard. Alors le Génie, d'apparence bleue et bonhomme, devient le serviteur d'Aladdin, lui accordant trois vœux. Seuls deux seront utilisés avant que la lampe ne change de mains pour atterrir dans celles de Jafar qui utilisent ses vœux pour assouvir sa soif de pouvoir. Soif qu'il veut étancher au point d'aller trop loin. Il demande à devenir lui-même un génie pour avoir les mêmes pouvoirs, oubliant que cela fera de lui l'esclave d'une lampe et des maîtres qui ses succèderont. Enfin, comme promis, Aladdin utilise son troisième et dernier vœu pour libérer le Génie, qui n'y croit pas jusqu'à ce que ses bracelets tombent ! Malgré l'euphorie d'une nouvelle vie qui s'offre à lui, c'est avec une grande émotion que le Génie quitte Aladdin, son prince.
Si le dessin animé porte le nom d'Aladdin, c'est plus pour le Génie que je l'apprécie, source intarissable qu'il est de blagues et de spectaculaire en tous genre. Il ne recule devant rien pour divertir ! Même si aucun souhait n'a été formulé ! Il joue toujours à fond la carte de la mise en scène si bien qu'on se trouve tour à tour propulsé dans un jeu télévisé, un clip musical, un défilé et j'en passe ! Avec son esprit vif, il a toujours un commentaire à faire, ce qui ne l'en rend que plus touche quand il devient muet d'émotion suite à la générosité d'Aladdin à son égard.
La doublure française est excellente mais ça vaut le coup de mentionner l'acteur qui incarne le Génie dans la version originale du dessin animé puisque le rôle a été pensé et écrit dans l'espoir qu'il l'incarnerait ! Je veux parler de Robin Williams. Qui d'autre en même temps ? Aujourd'hui, il paraît impossible de dissocier les deux. Y aurait d'ailleurs presque une ressemblance dans le visage même si l'un d'eux est bleu ! Ce fut Eric Goldberg qui fut chargé par John Musker et Ron Clements d'animer le personnage du génie à partir de vidéos de one-man-show de Robin Williams dans l'espoir de l'intéresser au projet. Ravi du résultat et des possibilités offertes par l'animation, Robin Williams prend part à l'aventure donnant au Génie une belle profondeur car on le voit : le Génie c'est lui. On le reconnaît dans le personnage. Il me rappelle par exemple son rôle dans Madame Doubtfire, cette façon de jouer sans cesse, incarnant de multiples rôles, passant de l'un à l'autre en changeant de voix en un éclair ! Pour certains, le Génie est l'un des rôles clés de l'acteur. Robin Williams nous a quitté en 2014 mais restera à jamais le Génie de Disney et un génie à bien des égards, qui m'aura fait et me fera encore rêver... Alors, adieu, Génie, et merci pour les rires !
Hommage de E. Goldberg |
"He was a real life genius and, boy, did he grant our wishes!'
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