Mickey

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NB : Le référencement des illustrations est en cours... mais ça risque de prendre un peu de temps !

dimanche 9 novembre 2014

Il était un personnage #5 : Maléfique


Il était une fois
Dans les deux versions du conte, celle de Perrault (1697) et celle des frères Grimm (1812), la fée responsable du mauvais sort pesant sur la petite princesse n'intervient qu'au début du conte. Chez Perrault elle est une fée, qui s'invite d'elle-même au baptême de la princesse aux côtés des sept fées conviées par le roi et la reine. Chez les Grimm, elle est la treizième fée, nombre de mauvais augure, que l'on a volontairement omis de convier à la cérémonie par manque de couverts en or.
Jamais la fée n'est identifiée par un nom, ou un titre quelconque - elle est la mauvaise fée, celle qui maudit la princesse. Dans le ballet de La Belle au Bois Dormant, la fée est nommée Carabosse, célèbre personnage de mauvaise marraine, vieille, laide et bossue qui devient associée au conte "La Belle au Bois Dormant". Et comme chez les Grimm elle maudit la princesse pour se venger de ne pas avoir été invitée.
 
Made in Disney
Chez Disney, la mauvaise fée devient Maléfique et est l’ambassadrice des forces du Mal, ce qui introduit le thème de la lutte entre bien et mal et est bien représentée par son domaine de la Montagne Interdite, lugubre, nue de toute végétation, habitée de pierres et de monstres grotesques.
Son rôle s'étend sur toute la durée du dessin animé. En effet, après qu'elle ait maudit Aurore, on assiste à sa quête pour retrouver l'enfant qui a été cachée par les fées. Puis, surtout, c'est elle qui finit le travail qu'elle a commencé en amenant Aurore, hypnotisée, jusqu'au fuseau. Et, enfin, elle garde Philippe captif, allant jusqu'à se transformer en dragon pour l'empêcher d'atteindre sa princesse en une scène mythique.

Sorcière 'Hot' Couture
Malgré la reprise de certains morceaux de Tchaikovsky, Disney opte pour une stratégie différente. En effet, la princesse endormie condamnée à son sommeil de mort par une vieille et méchante bonne femme, ça rappelle un peu trop Blanche Neige et les Sept Nains, sorti vingt-deux ans plus tôt. Alors, Carabosse devient Maléfique. Et, sous les traits de crayons de Marc Davis, elle est tout sauf laide et bossue ! Certes, avec ses cornes et son teint verdâtre, on ne peut la dire belle... mais on doit lui reconnaître une certaine élégance dans le look, toute en longueur, ses gestes, sa façon de se mouvoir - elle attire le regard, vole la vedette aux autres personnages, elle fascine.

D'autant plus que le scénario nous invite dans son intimité. Nous voyons chez elle doute et fragilité sur la Montagne Interdite alors qu'elle ne semble pourtant avoir de compte à rendre à personne.
Mais rien ne la fera fléchir. Maléfique est évidemment l'antithèse du personnage de le Fée Marraine comme on peut la rencontrer dans Cendrillon. Une fée maléfique, une mauvaise fée, oui mais pas seulement. Comme elle est la version maléfique de la Marraine, elle peut aussi être vue, comme la marâtre de Cendrillon, comme l'autre mère qui au lieu de vouloir le bien de l'enfant, souhaite son malheur. De plus, les traits de Maléfique, s'ils sont plus durs, sont assez proches de ceux de la mère d'Aurore, et d'Aurore elle-même d'ailleurs. Elle est le double maléfique, le côté obscur...


Le saviez-vous ?
A l'origine, le look de Maléfique était un peu différent puisque ses vêtements étaient ornés de rouge. Mais, pour coller davantage avec les fonds en majorité dans les tonalités de verts de Evyind Earle, on a changé le rouge pour le violet. Ce fut également le cas pour Ursula de La Petite Sirène. Le dessin animé dans son ensemble marque un tournant dans l'animation des studios dont les animateurs ont dû adapter leur style aux lignes géométriques de Earle.
Maléfique est devenue un personnage si emblématique que son histoire a été étoffée dans le film, Maléfique, sorti cette année avec Angelina Jolie dans le rôle titre.