Mickey

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- Monstres & Cie (2002)

- Il était une héroïne #6 : Tiana

- Robin des Bois (1973)

- Il était un personnage #11 : Mufasa

- 1001pattes (1998)

- Il était une héroïne #7 : Raiponce

- Hors-série #5 : Spirit, l'étalon des plaines

NB : Le référencement des illustrations est en cours... mais ça risque de prendre un peu de temps !

dimanche 29 avril 2012

Cendrillon (1950)


Il était une fois
Les versions de l'histoire de Cendrillon de Charles Perrault et des frères Grimm diffèrent par bien des aspects. Dans les deux versions, Cendrillon est une jeune fille dont le père s'est remarié après la mort de sa première épouse. Sa nouvelle femme et ses deux filles sont des personnes cruelles qui relèguent Cendrillon au rôle de servante dans sa propre maison. Et, puisqu'elle passe ses nuits près de la cheminée dans la cendre, ses deux belles-soeurs lui donnent le surnom de Cendrillon. Dans la version de Perrault, la sœur aînée, plus cruelle que sa cadette, l'appelle Culcendron. Une différence importante, dans la version de Perrault, le père de Cendrillon meurt peu après son remariage alors que dans celle des Grimm, il est présent mais n'est d'aucun secours pour sa fille et la traite avec indifférence. Autre différence de taille, l'origine de l'aide que reçoit Cendrillon. Chez les Grimm, c'est sa mère qui la pare de robes luxueuses sous la forme d'un petit noisetier que Cendrillon a planté sur sa tombe. Chez Perrault, c'est le personnage de la fée marraine qui, grâce à sa baguette magique, transforme une citrouille en carrosse et crée tout un équipage à partir d'animaux trouvés dans la maison et le jardin. Ainsi parée, Cendrillon se rend au bal, où sa belle-mère avait refusé de l'emmener. Là-bas, sa beauté est telle qu'elle rend le prince aveugle à toute autre jeune fille. Il ne danse qu'avec elle, refusant de la laisser à d'autres cavaliers. Mais, à chaque fois, Cendrillon le quitte brusquement pour rentrer avant l'heure où la magie cessera...
Alors, le troisième soir, le prince fait enduire l'escalier de poix pour retenir sa belle inconnue (Grimm). L'une des chaussures de Cendrillon y reste figée et le prince jure d'épouser celle qui pourra enfiler cette petite chaussure. C'est là que les deux contes diffèrent à nouveau grandement. Chez Perrault, les deux sœurs aînée n'arrivent pas à enfiler la chaussure et Cendrillon se propose alors de l'essayer. Elle la passe et sort la deuxième chaussure qu'elle avait conservée. Le prince sait qu'il a enfin retrouvé celle qu'il aime. Les deux sœurs se prosternent alors aux pieds de celle qu'elles traitaient comme une souillon et implorent son pardon. Cendrillon leur accorde de bonne grâce et les emmène même au palais avec elle où elles trouveront à leur tour un mari. Chez les Grimm par contre, tout n'est pas si rose... Déjà, les deux filles se mutilent les pieds pour réussir à enfiler la pantoufle et l'on se rend compte finalement de l'imposture à cause du sang qui en coule. Cendrillon l'enfile alors se révélant être celle recherchée par le prince. Puis lors du mariage, les deux sœurs subissent une deuxième mutilation - des oiseaux leur crèvent les yeux pour les punir de leur méchanceté à l'égard de Cendrillon. On comprendra donc le choix de Disney de préférer Perrault aux Grimm. Le dessin animé ne fait d'ailleurs pas grand cas du sort de la belle-famille après le départ de Cendrillon. Et, si elle ne leur pardonne pas, elles ne sont pas pour autant mutilées de la sorte !

Made in Disney
La version de Disney date de 1950 et se veut une adaptation de la version de Charles Perrault. Cependant, certains éléments sont tout de même empruntés à la version de Jakob et Wilhelm Grimm. Il est vrai que les grandes lignes du dessin animé suivent plutôt le schéma de Charles Perrault en ce que l'héroïne est tout à fait orpheline, elle perd d'abord sa mère puis, après son remariage, son père.Désormais affublée d'une marâtre qui lui en veut d'être plus jolie que ses filles et de deux belles-sœurs, Javotte et Anastasie, qui la traite en servante, Cendrillon passe ses journées à faire ménage, lessive... tout cela en commençant par servir le petit déjeuner au lit à ces dames ! Le dessin animé conserve également le personnage de la fée marraine qui apporte sa touche de magie avec la cultissime chanson "Bibbidi-Bobbidi-Boo". On retrouve la transformation de la citrouille en carrosse et des animaux en équipage. Cependant, ces petits animaux semblent plus être tirés de la version des Grimm dans laquelle Cendrillon appelle des oiseaux à l'aide pour l'aider à terminer ses tâches à temps pour aller au bal. Dans la version de Disney, Cendrillon a bien des amis : des oiseaux, ou encore des souris qu'elle a sauvées de la souricière ou du terrible chat Lucifer. Ainsi, quatre souris - dont Jack et Gus - deviennent de beaux chevaux blancs, Pataud, le chien, devient laquais et, ironiquement, c'est un cheval qui devient cocher ! Et, vêtue de sa magnifique robe blanche, Cendrillon se rend au bal et attire sur elle tout les regards tant elle est belle et élégamment vêtue. Le prince tombe sous son charme et passe toute sa soirée avec elle. Mais, quand vient minuit, Cendrillon doit partir ou le prince verra ses beaux atours se transformer en guenilles. Dans sa hâte, Cendrillon perd sa pantoufle de verre. Celle-ci, c'est le grand duc qui la retrouve et qui sera chargé d'aller la faire essayer à toutes les jeunes filles à marier pour identifier la fiancée du prince. Le grand duc est un personnage ajouté. Il y en a beaucoup - comme par exemple les souris. Mais certains autres, présents dans le conte, ont gagné en ampleur - comme c'est le cas de la marâtre ou encore du père du prince, le roi. Celui-ci devient une ressource comique du dessin animé. En effet, se voyant prendre de l'âge, il souhaite marier son fils afin de pouvoir profiter de ses petits enfants. Il charge donc son ami - alors promu grand duc - d'organiser un bal pour que le prince trouve chaussure à son pied !

De verre ou de vair ?
Chez Perrault, la pantoufle est de verre. Chez les frères Grimm, elle est de vair. Disney a penché pour le verre ! Sans doute plus joli à représenter. De plus, cela colle avec l'image délicate de Cendrillon, qui à la fin l'enfile avec facilité. Cela permet aussi d'insister sur le contraste entre l'héroïne et ses belles-sœurs qui, si elles ne se mutilent pas, ont grand peine à enfiler la chaussure et s'en tordent le pied dans tous les sens ! Et, dans le même temps, cela permet de mettre l'accent sur la malveillance de la marâtre qui, lorsqu'elle se rend compte qu'elle a perdu, fait un croche-pied au valet du grand duc pour qu'il fasse tomber la pantoufle. La fragile chaussure se brise alors en mille morceaux sur le sol. Heureusement, Cendrillon avait conservé la deuxième chaussure et peut ainsi prouver qu'elle est bien celle que le prince recherche.

Après toutes ces années, Cendrillon est toujours l'un des plus populaires dessins animés des studios Disney. Les enfants apprécient tout particulièrement les péripéties des souris Jack et Gus Gus, ainsi que la confection de la robe par tous les petits amis - souris et oiseaux - en culotte courte de Cendrillon pendant que les filles peuvent rêver au prince charmant !


Ici un article sur le dernier Cendrillon de Disney : "Cendrillon trouve chaussure à son pied"




vendredi 27 avril 2012

Blanche Neige et les Sept Nains (1937)

Il était une fois
Tout comme Raiponce, Blanche Neige est recueilli par Jakob et Wilhelm Grimm en 1812 pour leur collection de contes. Dans leur version de l’histoire, Blanche Neige est une jeune fille au teint blanc comme la neige, aux lèvres rouges comme le sang et aux cheveux noirs comme l’ébène. Ces caractéristiques particulières viennent du souhait de sa mère qui, depuis sa fenêtre d’ébène s’est piqué le doigt et a taché la neige de son sang. Frappée par la beauté de ces trois couleurs réunies, elle souhaite les retrouver chez son enfant, c’est ainsi que Blanche Neige a acquis sa beauté. Malheureusement, la maman meurt en couches et ne verra jamais son vœu réalisé. Un an plus tard, le roi se remarie avec une femme vaniteuse dont l’obsession pour la beauté la mènera à attenter à la vie de Blanche Neige par quatre fois. Tant que son miroir magique lui répond qu’elle est la plus belle, la jeune princesse est en sécurité mais un jour, alors que la reine lui pose la question quotidienne : “Miroir, gentil miroir, dis moi, dans le royaume, quelle est de toutes la plus belle ?” le miroir lui répond : Dame la reine, ici vous êtes la plus belle, mais Blanche-Neige l'est mille fois plus que vous.”

Dévorée par la jalousie, la reine confie à l’un de ses chasseurs la tâche d’emmener Blanche Neige dans la forêt et de l’y tuer avant de lui ramener pour preuve le foie et les poumons de la défunte princesse. Mais, pris de pitié devant la beauté de Blanche Neige, le chasseur l’épargne et lui conseille de s’enfuir dans la forêt. Il ramène à la reine le foie et les poumons d’un marcassin pour tromper sa vigilance. Elle les mange, comme si cela pouvait la rendre plus belle. Elle se repaît de la jeunesse de Blanche Neige…
Blanche Neige erre dans la forêt avant de trouver une petite maison où se mettre à l’abri. C’est là que vont la trouver les sept nains. Ils lui proposent un marché : si elle s’occupe de leur ménage et de tenir la maison, elle pourra rester avec eux et elle ne manquera de rien. Ils lui conseillent cependant de rester prudente, craignant que la reine n’apprenne vite que Blanche Neige est toujours en vie. Et, en effet, sûre d’entendre la réponse qu’elle veut, la reine interroge son miroir et est folle de rage d’entendre encore une fois que Blanche Neige demeure la plus belle. Elle décide de prendre les choses en mains et de s’occuper elle-même de supprimer sa rivale. Elle devra s’y reprendre par trois fois. En premier lieu, sous l’aspect d’une vieille femme, elle lui vend un lacet pour son corset et lui coupe le souffle en le serrant trop fort. Mais, dès que les nains desserrent le lacet, Blanche Neige revient à la vie et le miroir ne peut répondre à la reine qu’elle est la plus belle. Alors, le lendemain, elle retourne à la maison des nains et lui vend un beau peigne empoisonné qui neutralise la jeune princesse dès qu’elle le pose dans ses cheveux. Encore une fois, les nains arrivent à temps et sauvent Blanche Neige en ôtant le peigne de sa chevelure. Folle de rage d’entendre son miroir déclarer encore une fois que Blanche Neige est la plus belle, la reine prend l’apparence d’une paysanne et va lui offrir des pommes. Plus méfiante, Blanche Neige est réticente à goûter l’une des pommes. La reine la coupe alors en deux offrant à Blanche Neige la partie rouge – et empoisonnée – et gardant pour elle la partie blanche, moins appétissante. Cette fois, quand les nains rentrent chez eux, il est trop tard, ils ne peuvent rien faire.
La beauté de Blanche Neige était telle, même dans la mort, que les nains ne peuvent se résoudre à l’enterrer. C’est ainsi qu’un jour, un prince se présente et tombe sous le charme de la princesse endormie. Il réclame le cercueil de verre auprès des nains et alors que ses serviteurs le transportent, l’un d’eux trébuche et la secousse fait recracher à Blanche Neige le morceau de pomme empoisonnée. Elle s’éveille alors et va vivre avec le prince dans son palais. La reine, pensant toujours être la plus belle, interroge son miroir et celui-ci lui dit que la nouvelle reine est bien plus belle qu’elle. La reine décide alors d’aller observer cette nouvelle rivale et est prise d’effroi en reconnaissant Blanche Neige. Là-bas des souliers de fer chauffés à blanc l’attendent et elle est forcée à s’en chausser et à danser jusqu’à ce que la mort la prenne.
Il existe plusieurs interprétations du conte : saisonnière, morale ou encore antiféministe. L’interprétation saisonnière identifie Blanche Neige au printemps et la reine à l’hiver, celle-ci voulant empêcher la jeunesse de s’épanouir. Le prince représente alors l’été, Blanche Neige pouvant enfin s’épanouir tout à fait à ses côtés. L’interprétation morale met en lumière ce que la naïveté de Blanche Neige lui coûte – à plusieurs reprises. Quant à l’interprétation antiféministe – ce genre d’idées bateau a un peu tendance à m’énerver – elle critique le fait que Blanche Neige ne semble bonne qu’à faire le ménage chez les nains et à attendre d’être secourue par le prince. En résumé la femme n’est rien sans un homme. Ce n’est pas faux mais il faut remettre les choses en contexte, le conte date de 1812 et ses origines remontent sans doute à plus loin alors il est idiot de vouloir le confronter à des notions plus contemporaines telles le féminisme.

Made in Disney
En 1937, Blanche Neige prend vie au cinéma à l’initiative de Walt Disney qui fait du conte son premier long métrage animé. On y retrouve notre Blanche Neige au teint blanc comme la neige, aux lèvres rouges comme la rose – et non plus comme le sang – et aux cheveux noirs comme l’ébène. Ses gestes y sont excessivement gracieux, elle évolue comme si elle dansait un ballet. La version de Disney est une adaptation alors on y trouve évidemment quelques changements. On a vu déjà que la rose avait été choisie à la place du sang pour référer à la couleur rouge. Dans le même genre, la reine demande le cœur de Blanche Neige pour preuve de sa mort et non le foie et les poumons. Le public visé, s’il est de tout âge, concerne notamment des enfants et sans doute l’idée du cœur est elle plus parlante même si elle n’en demeure pas moins dérangeante… en tous cas on ne voit pas la reine le manger !
Un autre changement intéressant – pour les prendre dans l’ordre – est le fait que la rencontre entre Blanche Neige et le prince a lieu au début du dessin animé. Le prince entend une belle voix de l’autre côté du mur qui entoure le château et ne peut résister – il doit aller voir qui chante. Là il voit Blanche Neige et tombe instantanément sous son charme. Alors il la rejoint et chante avec elle. Surprise – et en jeune fille bien élevée – elle s’enfuit pour se mettre à l’abri dans le château. Le prince, lui, continue à déclamer son amour alors qu’elle l’écoute depuis le balcon. Blanche Neige lui envoie un baiser par l’intermédiaire d’une colombe qui rougit devant le prince. À la fin on nous dit que le prince qui cherche à retrouver Blanche Neige entend parler de la belle jeune fille endormie dans son cercueil de verre. Il va donc voir la dite beauté et d’un baiser réveille Blanche Neige. Le baiser étant le remède contre le poison de la pomme. N’oublions pas que nous sommes dans une version visuelle et que voir notre si gracieuse Blanche Neige cracher un bout de pomme ne serait pas du meilleur goût ! De plus, le fait que dans le conte le prince tombe amoureux d’une jeune fille morte est un tantinet dérangeant… Et c’est aussi là l’occasion de glisser deux chansons devenues cultes : “Je souhaite” et surtout “Un jour mon prince viendra”.


Un autre changement important est le fait que les nains ne demandent pas à Blanche Neige de s’occuper du ménage et de l’intérieur. Au contraire ! Ils avaient l’air satisfait du désordre dans lequel ils vivaient puisqu’ils sont surpris de tout trouver propre et qu’ils pensent qu’on a caché la vaisselle dans le buffet, comme si ce n’était pas là sa vraie place ! Alors certes, Blanche Neige fait tout de même le ménage, ce qui donne d’ailleurs lieu à une scène et une chanson d’anthologie “Sifflez en travaillant”. Blanche Neige trouve la maison dans un état de saleté avancé, ce qui n’était pas le cas dans le conte. Elle décide alors de nettoyer et ranger pensant que pour la remercier de ce geste, les nains lui permettront peut être de rester mais à aucun moment ceux-ci ne lui demandent de faire le ménage. La relation entre Blanche Neige et les sept nains est une relation parent-enfant qui marche dans les deux sens. Blanche Neige s’occupe de tenir la maison et de faire à manger – notamment de la soupe et des tartes – prenant ainsi le rôle de maman et, dans l’autre sens, les nains lui recommandent de ne faire confiance et de n’ouvrir à personne, la mettant ainsi dans la position d’enfant. Le grand changement concernant les nains est qu’on leur donne chacun un nom et une personnalité accordée : Prof, Joyeux, Atchoum, Dormeur, Timide, Grincheux et Simplet. Ils sont facilement reconnaissables et les plus populaires sont sans doute le petit Simplet, qui ne parle pas et qui sautille pour ne pas se faire distancer par ses aînés, et Grincheux, qui malgré ses dures paroles se révèle être le plus tendre, c’est lui qui sanglote à la mort de Blanche Neige quand les autres pleurent silencieusement, c’est lui qui dépose les fleurs entre les mains de la défunte princesse et c’est lui qui lui envoie des baisers quand elle part avec le prince.



Le dernier changement important est le fait que la reine n’effectue qu’une tentative pour se débarrasser de Blanche Neige : la pomme. Alors que dans le conte, on ne sait comment elle se procure les objets empoisonnés, le dessin animé la montre comme une sorcière qui se sert de la magie pour transformer son apparence et pour empoisonner la pomme. Après sa réussite, elle est poursuivie par les nains et tombe d’une falaise. Elle garde alors cette apparence hideuse quand son seul but était d’être la plus belle sur terre. D’ailleurs la voir s’exclamer : “Je suis la plus belle sur terre” lorsque Blanche Neige s’écroule alors qu’elle a cette apparence effrayante est assez ironique !

L'aînée des princesses
Blanche Neige est la première d’une longue lignée de princesses Disney. De nombreux contes seront adaptés par la suite et ça dans le même esprit que le fut Blanche Neige. En effet, les contes ont parfois des aspects dérangeants... La cruauté y est omniprésente et certains évènements sont parfois malsains. Il est donc compréhensible que les studios Disney fassent le choix d'adoucir ces aspects pour en faire des histoires accessibles aux enfants les plus jeunes. D'autant que le dessin animé est un support visuel et voir des images n'est pas la même chose que l'entendre. Il ne leur est donc pas possible de montrer ce qui est raconté par écrit de façon aussi fidèle. Des choix doivent être faits dans ce sens. On l'a vu avec la mort de la reine de Blanche Neige, Walt Disney se débarrasse d'elle d'une façon nettement plus "propre" que celle choisie par les frères Grimm. Dans le même genre de versions un peu édulcorées, Blanche Neige sera vite rejointe par Cendrillon (1950), Aurore (1959), Belle (1991),  pour finir par Raiponce (2010), dernière en date. Une nouvelle petite sœur est en préparation : Merida, une jeune princesse écossaise qui sera l'héroïne de Rebelle cet été.

Ici, un article sur Blanche Neige et le Chasseur

mardi 24 avril 2012

Raiponce (2010)


Il était une fois
Raiponce fait partie des contes recueillis par les frères Jakob et Wilhelm Grimm pour leur Contes de l'enfance et du foyer. Il raconte l'histoire d'une jeune fille à la longue chevelure dorée. L'histoire commence alors que Raiponce n'est pas encore née. Ses parents attendent depuis longtemps d'avoir un enfant alors quand la femme tombe enceinte, ils sont les plus heureux parents au monde. Mais, dans le jardin derrière chez eux, un parterre de raiponces s'étale, qui donne envie à la femme de s'en faire une bonne salade. Le jardin, entouré de murs de pierres, appartient à une puissante sorcière. Mais qu'importe. Voyant sa femme dépérir de jour en jour tant son envie de raiponces grandit, l'homme se glisse dans le jardin la nuit pour lui ramener les fleurs tant désirées. Seulement, au lieu de la rassasier, cela triple son envie de fleurs et le mari se voit donc contraint de retourner dans le jardin. Cette fois, il tombe face à la sorcière qui l'attendait. Mécontente de s'être fait voler ses fleurs et voyant la peur de l'homme, elle lui propose un marché : il pourra emmener autant de raiponces qu'il souhaite s'il accepte de lui donner son enfant quand il sera né. Malade de peur, l'homme accepte. Et, à la naissance de l'enfant, la sorcière vient réclamer son dû.
Elle la nomme Raiponce et va la garder cachée dans une tour sans escalier ni porte. Ce sont les longs cheveux dorés de la jeune fille qui lui permettent de grimper dans la tour. Dès qu'elle crie: "Raiponce, Raiponce, Descend moi tes cheveux", les longues tresses sont lancées par la fenêtre et la sorcière s'en sert comme d'une corde. Seule dans sa tour, Raiponce chante pour tromper sa solitude et un jour son chant mélodieux arrive jusqu'aux oreilles d'un prince qui passait dans la forêt. Celui-ci tombe instantanément sous le charme mais ne sachant comment entrer repart. Il revient chaque jour écouter le chant de Raiponce et, un jour, voit la sorcière entrer dans la tour. Revenant le lendemain soir, il tente sa chance et demande à Raiponce de lui lancer ses cheveux. Grimpant jusqu'à la fenêtre, il confesse à une Raiponce apeurée qu'il est tombé amoureux d'elle et qu'il veut l'emmener pour l'épouser. Raiponce accepte mais ne sait comment quitter sa tour. Elle lui demande alors de revenir chaque jour avec un morceau de soie pour qu'elle puisse confectionner une échelle.
Mais, alors que la sorcière ne soupçonnait rien, Raiponce lui demande un jour pourquoi elle est si lourde à faire monter alors que le prince lui arrive à monter très rapidement. Furieuse la sorcière coupe les cheveux de Raiponce et l'abandonne dans le désert. Revenant à la tour, elle attache les cheveux à la fenêtre et, quand le prince appelle, les fait tomber pour qu'il grimpe. Arrivé en haut, le prince trouve la sorcière à la place de Raiponce qui lui dit qu'il ne reverra jamais sa bien aimée. Alors, selon les versions, la sorcière coupe les cheveux et le prince tombe ou, fou de désespoir il se jette par la fenêtre. Sa vie est épargnée mais, étant tombé dans un buisson de ronces, il perd la vue. Il erre pendant plusieurs années jusqu'à ce qu'un jour il reconnaisse la voix de Raiponce. Elle le reconnaît et de bonheur de l'avoir retrouvé, pleure. Ses larmes tombent sur les yeux du prince qui retrouve alors la vue.

Made in Disney
En 2010, Disney nous a livré sa vision de l’histoire de la princesse Raiponce dans le film du même nom. Ce dessin animé réalisé en images de synthèse est d’une beauté esthétique remarquable de par ses paysages, ses couleurs et son héroïne dont les cheveux blonds forment une impressionnante et magnifique traîne. Raiponce, bien que naïve dans la plus pure tradition des princesses Disney, se révèle être une héroïne pleine de ressources !
Bien d'autres changements ont été effectués pour la simple et bonne raison que le conte semblait aux concepteurs un peu trop violent. En effet, le prince - remplacé par le brigand Eugène qui se fait appeler Flynn Rider - finit tout de même les yeux percés. Voir n'est pas la même chose que lire ou entendre et il aurait été trop dur de montrer cela à des enfants selon les concepteurs du dessin animé. De même pour l'exil de Raiponce dans le désert. Cependant, on l'a vu, le fait que les larmes de Raiponce guérissent les yeux de son prince a été utilisé et amplifié en donnant à sa chevelure des pouvoirs magiques ! Ces pouvoirs elle les tient d'une fleur magique qui est apparue après qu'une larme de soleil ait touché le sol. Malade et enceinte de Raiponce, la reine en boit une infusion et guérit, transmettant ainsi le pouvoir de la fleur à son enfant. Un petit clin d'oeil au conte apparaît à la fin du film. Flynn/Eugène est blessé et meurt. Les cheveux de Raiponce ayant été coupés, ils ont perdu leur pouvoir et elle ne peut le soigner mais ses larmes, tombant sur Flynn, le ramènent à la vie.
Enlevée dans son berceau par Mère Gothel, Raiponce est donc une petite fille à la chevelure magique ! C'est là la principale différence avec le conte des frères Grimm. Ses longs cheveux blonds ont le pouvoir de guérir et de rajeunir si l’on chante en les tenant… Et c’est bien pour cette raison que Mère Gothel a volé l’enfant et qu'elle la garde jalousement enfermée dans une tour cachée du monde extérieur.
Ce monde extérieur, Raiponce en rêve alors quand Flynn Rider, un brigand, s’introduit dans sa tour pour échapper à la garde, elle profite de l’occasion pour passer un marché avec lui : s’il l’emmène voir les lumières qui l’émerveillent depuis toujours et la ramène saine et sauve, elle lui restituera la précieuse couronne qu’il a volée. Armée de sa poêle à frire et accompagnée de son fidèle caméléon, Pascal, Raiponce rencontre enfin le monde. Leurs aventures les mèneront dans une auberge douteuse remplie de brigands jusqu’au royaume où Raiponce est née. Enfin, elle assistera au lâcher de lanternes en l’honneur de la petite princesse disparue, ignorant qu’il s’agit d’elle-même. Cependant Mère Gothel ne compte pas laisser sa source de jouvence lui échapper si facilement !

Une histoire bien tressée
Grande amatrice des dessins animés Walt Disney, je recommande chaudement Raiponce à tous ceux et celles qui liront cet article. A voir et à revoir, Raiponce convient à toute la famille ! De l’aventure, de la romance, de l’amitié, du suspense et de la magie… tous les ingrédients sont là pour faire de ce dessin animé un incontournable de Disney. Si j’ai apprécié, La Princesse et la Grenouille, j’ai adoré Raiponce ! Un côté nostalgique sans doute car, étant de la génération de La Belle et la Bête ou encore de La Petite Sirène, l’atmosphère médiévale de Raiponce me fait d’avantage rêver que celle plus moderne utilisée dans la Louisiane de La Princesse et la Grenouille. Vous apprécierez tout particulièrement le passage musical de la fête du royaume qui, avec sa musique entraînante, donne envie de se plonger dans ce monde plein de couleurs avant d’assister, nous aussi, au très poétique lâcher de lanternes.
Une musique enjouée, la lumière des lanternes qui se reflètent dans l’eau, l’humour de Flynn, le zèle du cheval Maximus, l’innocence et la gaieté de Raiponce, les œillades menaçantes de Pascal… autant de raisons pour vous jeter – ou vous re-jeter – sur ce dessin animé que je qualifierais d’ores et déjà de chef d’œuvre de Walt Disney !